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Dans les Côtes-d’Armor, les crapauds tentent de sauver leur peau

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A Lamballe-Armor, pour préserver les amphibiens contraints de traverser une route pendant leur période de migration, la mairie a décidé la fermeture d’une portion de départementale.
Dernier ouvrage paru d'Aurélie Wilmet : «Rorbuer», Super Loto Editions (juin 2020). (Dessin Aurélie Wilmet pour Libération )
par Aurore Coulaud et Aurélie Wilmet, Dessin pour Libération
publié le 28 janvier 2021 à 18h51

Là où il y a de l'eau, il y a des crapauds, dit l'adage. Là où il y a de l'asphalte, il y a des crapauds morts, pourrait-on compléter… D'année en année, des dizaines de milliers de cadavres d'amphibiens s'amoncellent sur les routes de France. «Les écrasements par des véhicules automobiles affectent directement la démographie de nombreuses espèces», souligne un rapport de 2019 du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema). S'il est encore très compliqué d'évaluer précisément les conséquences à long terme sur les populations à cause de la rareté des travaux, «il est très probable qu'elles contribuent fortement, en certains lieux, à leur extinction».

Chiffres accablants

Pour endiguer le massacre, certaines municipalités agissent. A l’image de Lamballe-Armor, dans les Côte-d’Armor, donc, qui a fermé depuis le 14 décembre et jusqu’au 15 mars à hauteur du bourg de La Poterie, une portion de la départementale 28, très accidentogène pour les amphibiens. De gros blocs de béton bouchent les deux entrées de l’artère sur 800 mètres.

Les dates n'ont pas été choisies au hasard : on est en pleine période de migration prénuptiale. Les crapauds (épineux), les tritons (palmés, ponctués, alpestres, crêtés, marbrés, de blasius), les salamandres (tachetées) et