Le Paris-SG était engagé sur deux fronts mercredi soir, aussi irradiants l'un que l'autre. Sur le terrain, les champions de France se sont imposés au bout du match (1-0, but du revenant Julian Draxler à la 93e minute) contre le FC Metz à neuf contre onze, un épilogue épique qui permet au club d'ouvrir son compteur de points – au bout de trois matchs, il était temps – lors du championnat 2020-2021. En même temps, au siège de la Ligue de football professionnel (LFP), la commission de discipline de l'instance a partiellement statué sur les événements lamentables qui ont émaillé la rencontre de dimanche, perdue (0-1) contre l'Olympique de Marseille : bagarre, étranglement, crachat, insultes ou soupçons de propos racistes et homophobes. La star de ce second front fut le défenseur Layvin Kurzawa : six matchs de suspensions pour sa tentative de close-combat contre le Marseillais Jordan Amavi (qui, lui, prend trois matchs), un tarif en ligne avec la jauge de sept matchs prévue dans les textes (article 13 du règlement disciplinaire) pour «altercations» et «coups».
Préjudice sportif
Puisque le remplaçant de Kurzawa au poste, Juan Bernat, s’est sans doute gravement blessé au genou à la même heure contre Metz, le préjudice sportif apparaît conséquent. Expulsé dimanche après deux cartons jaunes, Leandro Paredes prend deux matchs de suspension plus un avec sursis: plus lourd que prévu dans les textes (un plus un, souvent), mais le comportement de l’Argentin après son entrée en jeu à vingt minutes de la fin, tout en provocations diverses, peut expliquer cela. Neymar, lui, prend deux matchs plus un avec sursis : un jaune plus un rouge – contrairement à Paredes, deux jaunes – justifient le verdict, Neymar ayant été, il est vrai, constamment défié de la voix et du geste par ses adversaires dimanche.
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Le Brésilien a fait état d’insultes racistes («singe» selon lui) à son endroit de la part du défenseur marseillais Alvaro González, une affaire qui semble gêner aux entournures le club phocéen, manifestement pas vraiment sûr de l’attitude de son propre joueur durant ce classico : l’affaire a été mise en instruction.
Bizarrerie de l’enquête
Sébastien Deneux, le président de la commission de discipline de la Ligue, n'a pas promis grand-chose : «Les certitudes ne sont pas suffisantes pour convoquer les deux joueurs. Nous disposons d'un certain nombre d'éléments, mais qui doivent faire l'objet d'une investigation et plus encore être soumis au contradictoire de l'ensemble des parties pour permettre de faire la lumière sur ce qui s'est effectivement dit.» Une procédure qui pourrait se retourner contre Neymar lui-même : il est soupçonné d'avoir ouvert les hostilités en qualifiant le défenseur espagnol de «maricón» (pédé).
Enfin, l’attaquant parisien Angel Di María sera convoqué le 23 septembre pour répondre de son crachat, bien visible, sur ce même Alvaro ; un Di María qui sortait tout juste d’une quarantaine pour test positif au coronavirus. Indépendamment du contexte, les textes prévoient six matchs de suspension pour ce geste.
Rappelons tout de même une bizarrerie de l'enquête en cours : outre les images du diffuseur du match, Téléfoot, la Ligue a demandé celles filmées par BeIn Sports Mena, qui retransmet la Ligue 1 au Moyen-Orient. Or BeIn et le Paris-SG ont le même actionnaire, Qatar Sports Investments, ainsi que le même président, Nasser al-Khelaïfi : un mélange des genres quelque peu douteux quand il s'agit de donner des images sur lesquelles la justice sportive est censée s'appuyer pour rendre ses verdicts. Le PSG s'est également vu remettre les images de beIN qu'il a longuement disséquées mardi.