La rage de Neymar sur Twitter, la malice de l'entraîneur portugais de l'OM André Villas-Boas devant le micro : la victoire (1-0) de l'Olympique de Marseille dimanche soir au Parc des Princes devant le Paris-SG, la toute première depuis l'automne 2011, aura laissé un goût de cendres. Les faits : une rafale d'expulsions avant (le Parisien Laywin Kurzawa, le Marseillais Jordan Amavi) et après (Neymar) consultation de l'arbitrage vidéo, cinq rouges au total et un Neymar qui envoie sur Twitter : «Choper mon agression à la VAR est facile mais maintenant, je veux voir l'image du raciste qui m'appelle "Mono Hijo de Puta" [«singe fils de pute» en espagnol, le reste du tweet étant en portugais, la langue natale du Brésilien, ce qui laisse penser à une citation, ndlr] (enculé de singe) que je veux voir !»
VAR pegar a minha “agressão” é mole ... agora eu quero ver pegar a imagem do racista me chamando de “MONO HIJO DE PUTA” (macaco filha da puta)... isso eu quero ver!
— Neymar Jr (@neymarjr) September 13, 2020
E aí? CARRETILHA vc me pune.. CASCUDO sou expulso... e eles? E aí ?
No existe lugar para el racismo. Carrera limpia y con muchos compañeros y amigos en el día a día. A veces hay que aprender a perder y asumirlo en el campo. Increibles 3 puntos hoy. Allez l’OM💙 Gracias familia⚪️Ⓜ️🙌🏼 pic.twitter.com/4DuUT1PT0x
— Álvaro González (@AlvaroGonzalez_) September 13, 2020
Interrogé là-dessus, Thomas Tuchel, le coach parisien, a fait bref : «Neymar m'a dit que c'était une insulte raciste. Moi, je n'ai rien entendu sur le terrain.» En attendant que les coéquipiers du Brésilien soient appelés à la barre en cas d'instruction (probable) du comité de discipline de la Ligue professionnelle, Marseille n'en est pas moins retourné chez lui avec les trois points, conséquence d'une grande discipline tactique, du grand match de son gardien Mandanda et d'une certaine réussite, ce qui arrive dans le foot : «Le foot est le seul sport de ballon où, après une performance comme celle que nous avons accomplie ce soir, on peut perdre quand même», a déclaré Tuchel.
Son homologue marseillais, lui, bichait dans son coin : «Il y a deux histoires dans l'historique des Clasico entre le Paris-SG et l'OM, et l'une de ces histoires commencent quand le Qatar rachète [en 2011] le club. Ils ont dominé dix ans depuis mais ils ont dû mettre un milliard et demi d'investissement. On avait ciblé les coups de pied arrêté [qui ont amené l'unique but du match, par Florian Thauvin] parce que Paris avait des joueurs petits, l'objectif étant alors de les tirer au deuxième poteau […] On a eu beaucoup d'émotions avec les mecs.»
Puis : «Neymar a pris un jaune tout de suite [à la 11e minute, pour une altercation avec Payet] et il aurait dû en prendre un second ensuite pour une agression sur Alvaro. L'arbitre a préféré essayé de le calmer, de faire preuve de diplomatie. Je l'ai dit au quatrième arbitre [qui officie devant les bancs de touche] et il a dit ''non, on va faire autrement, on va rester tranquille'', et on voit comment le match a fini avec toutes ces expulsions. J'espère que ce qui s'est passé en fin de match ne va pas mettre du noir sur cette victoire [une allusion à une possible suspension d'Alvaro si les insultes étaient avérées, ndlr]. Je ne pense pas parce que je sais qu'Alvaro est un joueur expérimenté. Il n'y a bien évidemment pas de place pour le racisme sur un terrain et je ne pense pas que c'était le cas lors du match. On a aussi [l'attaquant parisien Angel] Di Maria qui a craché sur un de nos joueurs : c'est un Clasico, il se passe des choses comme ça.» Reste tout de même à savoir jusqu'où le folklore est allé.