Bouton Lire dans l'app Lire dans l'app
Classique

PSG-OM : défaite parisienne, pluie de rouges et accusations de racisme

La victoire marseillaise dimanche soir (1-0) s'est achevée dans la confusion, avec cinq cartons rouges et Neymar accusant le défenseur de l'OM Alvaro Gonzalez d'insultes racistes.
Dimitri Payet (OM) et Neymar (Paris-SG) lors du match opposant leurs deux équipes dimanche soir au Parc des Princes. (FRANCK FIFE/Photo Franck Fife. AFP)
publié le 14 septembre 2020 à 7h58
(mis à jour le 14 septembre 2020 à 9h58)

La rage de Neymar sur Twitter, la malice de l'entraîneur portugais de l'OM André Villas-Boas devant le micro : la victoire (1-0) de l'Olympique de Marseille dimanche soir au Parc des Princes devant le Paris-SG, la toute première depuis l'automne 2011, aura laissé un goût de cendres. Les faits : une rafale d'expulsions avant (le Parisien Laywin Kurzawa, le Marseillais Jordan Amavi) et après (Neymar) consultation de l'arbitrage vidéo, cinq rouges au total et un Neymar qui envoie sur Twitter : «Choper mon agression à la VAR est facile mais maintenant, je veux voir l'image du raciste qui m'appelle "Mono Hijo de Puta" [«singe fils de pute» en espagnol, le reste du tweet étant en portugais, la langue natale du Brésilien, ce qui laisse penser à une citation, ndlr] (enculé de singe) que je veux voir !»

C’est le défenseur espagnol de l’OM Alvaro Gonzalez qui est visé. Lequel Alvaro a répondu sur son compte Twitter, postant une photo prise au pied de l’avion du retour entouré de plusieurs joueurs noirs de l’OM (Bouna Sarr, Steeve Mandanda, Pape Gueye…) et du défenseur japonais Yuto Nagatomo assorti du commentaire suivant : «Il n’existe aucune place pour le racisme. Carrière propre avec beaucoup de coéquipiers et d’amis au quotidien. Il faut parfois apprendre à perdre et assumer sur le terrain.» Neymar lui a répondu à son tour, confirmant l’insulte : on est parti pour une polémique à épisodes, parole contre parole, la nervosité du Brésilien en amont de son expulsion – il a mis une beigne à Alvaro – laissant deviner que la star est tombée dans le panneau de la provocation.

Interrogé là-dessus, Thomas Tuchel, le coach parisien, a fait bref : «Neymar m'a dit que c'était une insulte raciste. Moi, je n'ai rien entendu sur le terrain.» En attendant que les coéquipiers du Brésilien soient appelés à la barre en cas d'instruction (probable) du comité de discipline de la Ligue professionnelle, Marseille n'en est pas moins retourné chez lui avec les trois points, conséquence d'une grande discipline tactique, du grand match de son gardien Mandanda et d'une certaine réussite, ce qui arrive dans le foot : «Le foot est le seul sport de ballon où, après une performance comme celle que nous avons accomplie ce soir, on peut perdre quand même», a déclaré Tuchel.

Son homologue marseillais, lui, bichait dans son coin : «Il y a deux histoires dans l'historique des Clasico entre le Paris-SG et l'OM, et l'une de ces histoires commencent quand le Qatar rachète [en 2011] le club. Ils ont dominé dix ans depuis mais ils ont dû mettre un milliard et demi d'investissement. On avait ciblé les coups de pied arrêté [qui ont amené l'unique but du match, par Florian Thauvin] parce que Paris avait des joueurs petits, l'objectif étant alors de les tirer au deuxième poteau […] On a eu beaucoup d'émotions avec les mecs.»

Puis : «Neymar a pris un jaune tout de suite [à la 11e minute, pour une altercation avec Payet] et il aurait dû en prendre un second ensuite pour une agression sur Alvaro. L'arbitre a préféré essayé de le calmer, de faire preuve de diplomatie. Je l'ai dit au quatrième arbitre [qui officie devant les bancs de touche] et il a dit ''non, on va faire autrement, on va rester tranquille'', et on voit comment le match a fini avec toutes ces expulsions. J'espère que ce qui s'est passé en fin de match ne va pas mettre du noir sur cette victoire [une allusion à une possible suspension d'Alvaro si les insultes étaient avérées, ndlr]. Je ne pense pas parce que je sais qu'Alvaro est un joueur expérimenté. Il n'y a bien évidemment pas de place pour le racisme sur un terrain et je ne pense pas que c'était le cas lors du match. On a aussi [l'attaquant parisien Angel] Di Maria qui a craché sur un de nos joueurs : c'est un Clasico, il se passe des choses comme ça.» Reste tout de même à savoir jusqu'où le folklore est allé.

Tag QA