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Tour de France

«Ce que j’aime, c’est comprendre pourquoi je me fais mal»

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Inhérente à ce sport et frôlant parfois l’insupportable, la souffrance physique peut aussi être un vrai moteur pour les coureurs, comme en témoignent certains auprès de «Libération».
Anthony Perez lors de son accident, lundi. (Photo Christophe Ena. AP)
publié le 1er septembre 2020 à 18h26

«Les vertiges me prennent : faut pas que je tombe. Rester le plus lucide. J'essaie de garder les yeux les plus ouverts possible. Tu avances, tu te dis "ça ira mieux". Dans la première grande ascension, j'ai lâché. J'ai vu le groupe des sprinters me distancer… Je me dis : "Ben là, mon gars, c'est pas bon." J'ai eu l'impression de mourir. Le médecin me file des antivomitifs, j'arrive à manger un bout. Après cette étape, je suis descendu à 3 % de masse grasse. J'ai mis trois semaines et demie à retrouver le moral. J'avais trop souffert, trop. Je ne tolérais pas de souffrir autant.» Anthony Perez, le coureur de Cofidis, raconte ce qui était jusqu'ici la pire journée de sa vie dans son rapport à la souffrance, au lendemain d'une nuit où il a «à peine dormi», pas plus mangé et bu. L'étape Mulhouse-planche des Belles Filles sur le Tour de France 2019. Sans héroïser, sans se plaindre, simplement, sincèrement.

«Encaisser»

Le Toulousain de 29 ans rappelle à quel point la douleur fait partie de son métier. Ce pour quoi il est payé, ce pour quoi il a choisi d'embrasser la carrière passe forcément par une mise à l'épreuve violente du corps, avant, pendant et après une épreuve cycliste. «Après une journée comme ça, soit tu te relèves, soit tu t'enterres. Je me suis demandé : "Est-ce que je me morfonds ?"» Perez a fait le choix de repartir, il a de nouveau postulé au Tour de France cette année et son équipe l'a sélectionné. Mais un autre type de douleur l'a rattrapé. Lundi, i