Mardi, à Lisbonne, le Paris-SG est devenu le cinquième club français à se qualifier pour une finale de Ligue des champions : ce sera pour dimanche contre l'Olympique lyonnais ou le Bayern Munich, aux prises mercredi, et ça aura toutes les chances d'être plus coton qu'une demi-finale qui a vu les triples champions de France en titre écraser (3-0) le RB Leipzig, manifestement bien léger dans l'appréhension de l'événement, dévoré collectivement et dans l'intensité, ficelé serré par le jeu de passes des Parisiens. Neymar a brillé comme un astre, Angel Di Maria (suspendu lors du quart de finale de mercredi dernier, remporté 2-1 contre Bergame) a fait montre d'une efficacité clinique et l'impression générale a été à la fois studieuse et enlevée, comme si cette demi-finale n'était qu'une étape vers quelque chose d'autre.
Kylian Mbappé bon pour service au coup d'envoi, le milieu Leandro Paredes – le copain de Neymar – dans le onze plutôt que l'attaquant Mauro Icardi, hors de forme : option raisonnée pour l'équipe parisienne. Qui démarre sur les chapeaux de roues : un poteau de Neymar sur un service délicieux Mbappé (6e minute), un but refusé au Brésilien (7e) pour une main involontaire sur un dégagement contré du gardien de Leipzig, Péter Gulácsi… La formation allemande se fait toute petite, écrasée par l'événement.
Match vibrant
Aussi, quand Marquinhos, complètement seul, reprend de la tête un coup franc d'Angel Di Maria côté gauche pour mettre son équipe aux commandes (1-0, 13e), l'ouverture du score relève de la péripétie tant la partie ne va que dans un sens – vers le but de Gulácsi. C'est beaucoup plus qu'une supériorité technique ou tactique : une différence de détermination, les Allemands semblant se voir comme en effraction sur cette demi-finale de Ligue des champions. Progressivement, ils vont trouver quelques motifs d'espoirs et, partant, une contenance nouvelle. Devant au score, Ander Herrera et consorts en font un peu moins. Surtout, le côté gauche parisien donne du gîte, ce dont le duo Konrad Laimer – Marcel Sabitzer profite, plongeant tant et plus dans le dos du latéral gauche du PSG Juan Bernat.
Neymar allume son deuxième poteau de la soirée (31e) sur un coup franc aussi lointain qu'excentré et le match est vibrant, nerveux, relativement loyal au matraquage dont Neymar est victime. Un ballon de relance perdu à 20 mètres envoie Leipzig dans les cintres : une déviation en talonnade de Neymar met sur orbite Di Maria, qui double le tarif (2-0, 43e). Aux citrons, le PSG a un pied et demi en finale.
Puis deux quand, à la 55e minute, le défenseur français – et ex de Montpellier – Nordi Mukiele tombe sans que l'on comprenne trop pourquoi, incitant par sa véhémence envers l'arbitre (on a fait faute sur moi) ses coéquipiers à couper les gaz. Mauvaise idée : Di Maria, qui s'en fiche de Mukiele, récupère le ballon et centre pour Bernat. Le latéral espagnol inscrit le troisième but d'une tête piquée et l'arbitrage vidéo invalide un éventuel hors-jeu puisque Mukiele, encore lui, gisant, couvre tout le monde. La question est alors de savoir combien le Paris-SG va en mettre. Gulácsi sauvera son équipe une bonne demi-douzaine de fois, le plus souvent devant Mbappé. Et Marco Verratti, censément blessé au mollet, s'est vu offrir une dizaine de minutes en fin de rencontre, ce qui confine à la divine surprise côté parisien puisque le petit Italien est de loin leur meilleur milieu de terrain, tant dans l'acharnement défensif que dans l'utilisation du ballon. Sur deux, trois gestes, Verratti a eu le temps de montrer qu'il était dans le coup. Une bonne petite nouvelle dans un océan de félicité.