Organisée tous les quatre ans depuis 1978, entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre, la Route du rhum attire les meilleurs marins du moment, mais aussi des amateurs éclairés, dont le rêve est déjà d’atteindre la Guadeloupe. Théâtre d’aventures, d’exploits et de drames, la course est depuis quarante ans un formidable laboratoire technologique.
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1978 coques en stock
La première course transatlantique française entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, ne pouvait imaginer meilleur scénario. Après vingt-trois jours de mer, un trimaran de poche jaune, construit dans un jardin et mené par un inconnu, ancien cow-boy, mineur de fond, docker et convoyeur de yachts, double le grand monocoque du Français Michel Malinovsky, à quelques encablures de l'arrivée. Il est Canadien, se nomme Mike Birch et s'impose avec quatre-vingt-dix-huit secondes d'avance. «Que voulez-vous faire face à un homme qui parle aux poissons volants ?» dit joliment de Birch Olivier de Kersauson, arrivé quatrième sur un bateau deux fois plus long. C'est la première fois que dans une course transatlantique un multicoque l'emporte. Cette Route du rhum révèle aussi une étudiante en médecine de 21 ans qui a quitté le domicile familial incognito pour traverser l'Atlantique. Elle se nomme Florence Arthaud. Bottes dépareillées, chevelure hirsute et cigarette au bec, elle met pied à terre en Guadeloupe avec une décontraction dign