C’est une affaire qui, depuis plus de cinq ans, empoisonne le foot français. Qui a valu à sa victime, l’ex-attaquant de l’Olympique de Marseille Mathieu Valbuena, aujourd’hui 36 ans, railleries et mise à l’écart de la sélection nationale. Et qui a pareillement écourté la carrière internationale de l’un des mis en cause, Karim Benzema, désormais 33 ans, capitaine de l’équipe de France à l’époque des faits. Mercredi 6 janvier, dans le dossier dit du chantage présumé à la sextape, la juge d’instruction Anne Duval a finalement décidé de renvoyer devant le tribunal correctionnel de Versailles cinq hommes, dont Benzema. Le footballeur, présumé innocent, sera jugé pour «complicité de tentative de chantage». Les quatre autres devront répondre des charges de «tentative de chantage» et, pour l’un d’entre eux, «abus de confiance». Tous encourent jusqu’à cinq ans de prison.
Première partie
L’ordonnance de renvoi, que Libération a pu consulter, redéroule le fil d’une histoire qui a abondamment alimenté la chronique judiciaire et qui, plus que «l’affaire Benzema» qu’elle est devenue par un jeu de miroirs déformants, est surtout le récit des combines successives de pieds nickelés de l’extorsion. Et la peinture du milieu interlope qui gravite