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Mauvais perdants

En Birmanie, un coup d'Etat et une fuite en avant de l'armée

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Les militaires ont fait arrêter la cheffe du gouvernement Aung San Suu Kyi, le président et de nombreux élus et militants pour protester, selon eux, contre de nombreuses irrégularités aux élections du 8 novembre.
Des manifestants brandissent des portraits de la cheffe du gouvernement Aung San Suu Kyi, devant l'ambassade de Birmanie à Bangkok, le 1er février 2021. (Photo Lillian Suwanrumpha. AFP)
publié le 1er février 2021 à 11h24

L'armée birmane a renoué avec ses pires démons : le coup d'Etat, l'instauration d'un Etat d'urgence, l'arrestation des figures de l'opposition et la coupure des principaux réseaux téléphoniques et internet. Le jour même où le nouveau Parlement issu des élections du 8 novembre – tout un symbole – devait se réunir à Naypyidaw, la capitale bunker dans le centre du pays, les généraux ont tiré un trait sur la transition démocratique par un nouveau coup de force dont ils ont l'habitude depuis soixante ans. Un coup unanimement condamné en Europe, au Japon, aux Etats-Unis.

«Perte de souveraineté»

Tôt dans la matinée, Aung San Suu Kyi, cheffe de facto du gouvernement civil et prix Nobel de la paix a été arrêtée à Naypyidaw ainsi que le président de la République, Win Myint, et d’autres responsables de la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Un peu avant, alors que de folles rumeurs sur un coup se renforçaient ces derniers jours, la Dame de Rangoun avait envoyé via la LND un message à la population : «J'exhorte les gens à ne pas accepter cela, à répondre et à protester de tout cœur contre le coup d'Etat des militaires.» L'armée tente «de replonger le pays sous la dictature militaire en négligeant la pandémie de coronavirus» qui frappe de plein fouet la Birmanie, écrit l'ex-opposante, d'après cette déclaration, appelant la population à

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