Les deux réseaux sociaux sont apparus sur Internet à un mois et demi d'intervalle, et se ressemblent étrangement. Début décembre, le premier, nommé Hundub, a surgi en Hongrie. Présentation et fonctionnalités sont copiées quasi trait pour trait sur Facebook, mais l'ambition proclamée est d'offrir un espace de parole «non-censuré». Le 20 janvier, est né son équivalent polonais, Albicla, présenté comme une «réponse directe à la censure croissante sur Internet». Là aussi, le réseau social de Mark Zuckerberg a été imité, au point que les conditions d'utilisation de Facebook ont été copiées-collées, et qu'au lancement du site polonais des liens menaient encore vers Facebook.
Les débuts ont été chaotiques, surtout pour Albicla. Le réseau a été mis en ligne dans la précipitation le 20 janvier, pour que son lancement coïncide avec le dernier jour au pouvoir de Donald Trump, «leader du monde libre», banni de Twitter, Facebook et Instagram à la toute fin de son mandat. Deux jours plus tard, le site «anti-censure» bloquait temporairement la possibilité de commenter les posts, après trop d'infractions aux conditions d'utilisation. Les failles de sécurité du réseau semblent béantes. Des utilisateurs ont rapidement réussi à modifier l'aspect de l'interface, et même à remplacer le logo officiel d'Albicla (un A barré d'une plume) par un drapeau