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Couvre-feu

Emeutes aux Pays-Bas : «Je n’aime pas que le gouvernement contrôle ma vie»

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Cette semaine, le pays a connu des violences urbaines à la suite de la mise en place d’un couvre-feu anti-Covid. Dans les grandes et les petites villes, les habitants s’interrogent sur les raisons de cet embrasement inhabituel.
Dans les rues de Rotterdam, mercredi. (Photo Denis Allard pour Libération)
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publié le 29 janvier 2021 à 20h06

Il sprinte tout droit, capuche sur la tête, yeux exorbités. Derrière lui courent des uniformes noirs et jaune fluo de la police de Rotterdam. Un autre l’imite : deux crochets entre les voitures, et les agents renoncent. Mais tout le monde n’est pas aussi rapide. Trois jeunes hommes se retrouvent face contre le rideau de fer d’un magasin, dûment contrôlés et fouillés. Après trois nuits d’émeutes à travers les Pays-Bas, la police a décidé de reprendre la main dans ce quartier de la rive sud de Rotterdam. Le long de la Beijerlandselaan, grande artère du centre-ville, les policiers à vélo, à pied, à cheval, en camions sérigraphiés ou antiémeute empêchent tout rassemblement. Ils ont même prévu un lourd canon à eau sur roues.

Ras-le-bol général ?

Il est couvre-feu moins une heure ce mardi 26 janvier, et seuls les klaxons parviennent à s'exprimer. Aux fenêtres, les habitants guettent tout départ d'émeute. Des passants se promènent, téléphone portable en main, pour filmer le spectacle dont la police est l'acteur principal ce soir-là. Sitôt l'heure fatidique atteinte (21 heures), des barrages coupent l'accès au quartier, bientôt vide et silencieux, traversé uniquement par les livreurs en tenues orange qui sentent la bouffe chaude. «On peut passer par là ? C'est calme ?» demande l'un d'eux en anglais.

La maréchaussée réclame à tout chaland ses attestations, sans quoi il devra se délester de 95 euros pour violation du confinement en vigueur jusqu’à 4 h 30, et ce, jusqu’au 9 février. Mardi soir, les

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