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Lutte d'influence

En RDC, Tshisekedi brise ses chaînes politiques et tente «l'union sacrée»

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Une motion de défiance a balayé mercredi le Premier ministre proche de l'ancien président Kabila. Nouvelle étape de l'offensive du chef de l'Etat contre son prédécesseur et ex-allié.
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, à Londres, en janvier 2020. (Photo Henry Nicholls. Reuters)
publié le 28 janvier 2021 à 19h04

Un divorce spectaculaire après un mariage forcé. L'alliance nouée à l'issue de l'élection controversée de 2018 entre le nouveau président Félix Tshisekedi et le sortant, Joseph Kabila, s'est défaite publiquement mercredi sous les yeux des Congolais. Une motion de défiance visant le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, affilié au PPRD, le parti de Kabila, a été adoptée très largement à l'Assemblée nationale (par 367 voix sur 377 votants). Le chef du gouvernement devait remettre sous vingt-quatre heures sa démission au chef de l'Etat, selon la Constitution. Depuis deux ans, Félix Tshisekedi tentait de s'émanciper de la tutelle de son puissant prédécesseur, dont la plateforme politique, le Front commun pour le Congo (FCC), restait largement majoritaire au Sénat, à l'Assemblée et dans les institutions provinciales.

Le Président a ouvert les hostilités le 6 décembre en annonçant sa volonté de bâtir une nouvelle coalition, qu'il a qualifiée d'«Union sacrée de la nation», en agrégeant autour de son vieux parti, l'UDPS, des opposants influents comme Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, mais aussi des transfuges kabilistes, incontournables pour former une majorité. Elle comptera 391 députés sur 500, a dévoilé le sénateur Modeste Bahati, nommé par Tshisekedi pour construire cette coalition. En faisant tomber le gouvernement, composé aux d