Emily devait se rendre au restaurant de ses parents où elle travaille, dans le centre de Detroit. «Mais ce matin, ils m'ont dit de ne surtout pas aller bosser, et à la place de venir aider ici, raconte cette étudiante de 24 ans, les yeux fatigués par une nuit sans sommeil. C'est énorme ce qui se joue pour le Michigan. Mes parents pensent, comme moi, que les habitants de Detroit ne sont pas en sécurité avec l'administration actuelle.» Elle est arrivée en même temps que Bridget, qui travaille pour une ONG environnementale. «A chaque élection, il y a des problèmes à Detroit, raconte la jeune femme, bénévole la veille dans son bureau de vote. Pas assez de staff, des problèmes avec les équipements… J'aimerais bien voir, un jour, mon pays avec un système électoral qui fonctionne, à la hauteur des enjeux.»
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Ce mercredi matin, le vainqueur du Michigan n'est pas encore certain, et tous les yeux sont rivés sur ce centre où sont dépouillés les 172 000 bulletins de vote par correspondance de Detroit, plus grande ville traditionnellement démocrate de cet Etat du Midwest. Il en reste encore près de 30 000 à dépouiller, tabuler et certifier, explique Christopher Thomas, du département des élections de l'Etat, sous la surveillance des «poll challengers». Ceux-ci, qui