Dans un monde idéal, et donc forcément naïf, ce 3 novembre 2020 aurait pu être un jour de fête pour les Etats-Unis. Au terme d’une année éprouvante, qui a vu le coronavirus emporter 232 000 des leurs et la récession en plonger des millions d’autres dans la précarité, les Américains ont offert au monde un sursaut citoyen. Nation encore jeune vue du Vieux Continent, souvent moquée, voire méprisée, mais reposant, on l’oublie parfois, sur la plus ancienne Constitution encore en application, la patrie de Lincoln a voté ces dernières semaines, et mardi, dans des proportions inédites depuis plus d’un siècle.
Penchants autoritaires
Les Américains, sans l’ombre d’un doute, voulaient s’exprimer et se faire entendre. Mais de fête, pourtant, il n’y en aura probablement pas, quel que soit le résultat. Car en élisant Donald Trump en 2016, par la grâce d’un système anachronique de grands électeurs, une minorité d’Américains a propulsé dans le Bureau ovale un président à la mégalomanie et aux penchants autoritaires peu compatibles avec la grandeur de sa fonction. Il l’a magistralement démontré tôt mercredi, en clamant la victoire dans un scrutin encore indécis. L’épilogue de quatre années passées à piétiner le décorum et à bafouer les normes de la présidence, insultant, mentant et geignant à tour de bras et de tweets.
A l'heure où nous écrivons ces