«Nous avons mangé ensemble, bavardé et ri, comme d'habitude», raconte la mère de Lee Tsz-Yin. Tout avait l'air normal, ce jour-là. De son côté, Cheng Tsz-ho «m'a dit qu'il partait à la pêche», explique son père. «Il portait une canne à pêche et deux seaux. Et la dernière chose que j'ai sue à son sujet c'est qu'il avait été arrêté» le 23 août avec onze autres jeunes Hongkongais, au large des côtes de la province chinoise de Guangdong. Les douze ont alors disparu dans les limbes d'un système judiciaire chinois opaque, sans qu'aucun contact n'ait pu être établi avec leurs proches. Les autorités ont seulement indiqué qu'ils étaient désormais détenus dans le district de Yantian à Shenzhen, mégalopole frontalière de Hongkong, dans le cadre d'une enquête pour « entrée illégale» en Chine, laissant leurs familles démunies et rongées par l'inquiétude. «Je ne dors plus la nuit depuis que j'ai eu la nouvelle de l'arrestation. Je suis terriblement inquiète sur son état de santé», lâche, la voix chargée de sanglots, la mère de Tang Kai-Yin, qui ignore si son fils asthmatique a accès à son traitement vital. «J'espère que le gouvernement de Hongkong peut les ramener ici et nous laisser les voir. Pour l'instant, je ne sais même pas si mon fils est encore vivant», articule-t-elle à grand-peine.
Supplications
Comme elle, c’est les épaules rentrées et, pour certains, dissimulant le moindre millimètre de peau, que d’autres parents ont raconté samed