Objet de tous les espoirs et toutes les craintes depuis le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août, la transition a enfin pris forme ce samedi après-midi au centre international de conférences de Bamako. Elle n'a pas encore de visage, mais elle a désormais un corps. A l'issue de trois «journées de concertation nationale», une feuille de route, pour indiquer les «axes prioritaires», et une charte, pour définir l'architecture institutionnelle du pays en attendant des élections générales, ont été proclamées.
D'après ces documents, l'organe législatif sera le Conseil national de la transition, une assemblée de 121 membres issus des rangs de l'armée, des mouvements d'opposition, des partis politiques et de la société civile. L'exécutif aura un seul homme à sa tête, le président de la transition, «un civil ou un militaire» – ce point crucial n'a pas été tranché – de «35 ans au moins et 70 ans au plus», assisté d'un vice-président répondant aux mêmes conditions. Il nommera un Premier ministre et un gouvernement de 25 personnes au maximum. Aucune de ces personnalités ne pourra être candidate aux élections présidentielle et législatives qui marqueront la fin de la période de transition, dont la durée a été fi