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Au Mali, la transition avance sous le contrôle des militaires

publié le 13 septembre 2020 à 18h21
(mis à jour le 13 septembre 2020 à 20h21)

Objet de tous les espoirs et toutes les craintes depuis le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août, la transition a enfin pris forme samedi après-midi au centre international de conférences de Bamako. A l’issue de trois «journées de concertation nationale», une feuille de route et une charte, pour définir l’architecture institutionnelle du pays en attendant des élections générales, ont été proclamées.

D'après ces documents, l'organe législatif sera le Conseil national de la transition, une assemblée de 121 membres issus des rangs de l'armée, des mouvements d'opposition, des partis politiques et de la société civile. L'exécutif aura un seul homme à sa tête, le président de la transition, «un civil ou un militaire» - ce point crucial n'a pas été tranché - de «35 ans au moins et 70 ans au plus», assisté d'un vice-président répondant aux mêmes conditions. Il nommera un Premier ministre et un gouvernement de 25 personnes au maximum. Aucune de ces personnalités ne pourra être candidate aux élections présidentielle et législatives qui marqueront la fin de la transition, dont la durée a été fixée à dix-huit mois, et non douze comme l'exige la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Les colonels qui ont mené le coup d'Etat contre «IBK» ont clairement choisi de garder la main. C'est bien le Conseil national pour le salut du peuple - nom officiel de la junte - qui «met en place le collège de désignation» du président de la transition, selon la charte. Lui aussi qui fixe «la clé de répartition entre les composantes du Conseil national de la transition». Les putschistes se voient donc attribuer le pouvoir de nomination des acteurs majeurs de la transition.

Les documents de référence de la transition ont été «acclamés» en séance plénière, selon l'un des experts du comité scientifique. Mais ils n'ont pas été sanctionnés par un vote. «Les débats ont été semi-directifs. La majorité des participants voulaient un civil à la tête de la transition, insiste Sékou Oumar Coulibaly, du Cercle de réflexion et d'action pour la bonne gouvernance. Tout n'est pas décidé, il va y avoir des négociations, on doit encore rester vigilants.»

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