Une épaisse fumée noire s'élève, en fin de journée, autour du port de Beyrouth, et au-dessus des quartiers encore hantés par la puissante déflagration du 4 août, qui a fait plus de 192 morts, 6 500 blessés et 300 000 sans abri. Peu après midi, un immense incendie s'est déclenché dans la zone franche, déjà très abîmée. Si son origine reste pour l'heure inconnue, l'armée libanaise a d'abord indiqué que le feu a pris dans un entrepôt de pneus et d'huile de moteur. Dans la soirée, la Croix-Rouge a fait savoir que des colis d'aide alimentaire étaient stockés dans l'entrepôt. «Notre opération humanitaire risque d'être sérieusement perturbée», a affirmé sur Twitter le directeur régional du Comité international de la Croix-Rouge pour le Proche et Moyen-Orient, Fabrizio Carboni.
Cet épisode est venu instantanément raviver le traumatisme d'une ville en deuil qui s'efforce tant bien que mal de se reconstruire, en pleine crise économique. Derrière les fenêtres remplacées de son appartement au dixième étage qui avaient volé en éclat il y a quelques semaines, Michelle, la soixantaine, raconte avoir été «saisie d'effroi» à la vue de la colonne sombre. <