Qu'il semble loin ce mois de mai, quand Benyamin Nétanyahou criait victoire sur le coronavirus et annonçait à ses homologues submergés par la pandémie aux quatre coins du globe qu'il était disponible pour montrer la marche à suivre. Aujourd'hui, à une semaine de Rosh Ha-Shana, le nouvel an juif, Israël est scotché sur le podium des Etats les plus touchés dans tous les classements épidémiologiques, avec un taux d'incidence parmi les plus hauts du monde, environ 1 600 cas pour 100 000 habitants.
L'Etat hébreu, dont les presque 9 millions d'habitants ont été épargnés par les saignées qu'ont connues l'Europe et les Etats-Unis au printemps, ne vient de dépasser le cap symbolique des 1 000 morts que cette semaine. Mais l'accélération de la mortalité fait craindre le pire, la moitié des décès ayant été décomptés depuis le mois d'août. Alors que l'on frôle les 4 000 nouveaux cas par jour, six hôpitaux israéliens ont déjà mis en garde que leurs services dédiés étaient à 90% de leur capacité.
Malgré les sirènes d'alarme, le Premier ministre israélien, sous la pression de la frange ultraorthodoxe, semble avoir renoncé à prendre toute mesure significative pour enrayer la pandémie. Mélange de calcul et de lâcheté politique. Quitte à lâcher en rase campagne Ronni Gamzu, le professeur chargé fin juillet de prendre les rênes de la s