C'est pendant ce qu'il pensait être sa soirée de départ, le 1er septembre, que Bill Birtles a appris que son retour en Australie serait retardé de quelques jours. Ce soir-là, alors que le correspondant de la télévision australienne ABC se trouve à son domicile pékinois, entouré de ses amis, pas moins de sept officiers des forces de l'ordre sonnent à la porte. Lampe torche sur le visage, le journaliste australien est notifié qu'il sera recontacté pour répondre aux questions du très redouté ministère de la Sécurité d'Etat. Et qu'il a, d'ici-là, interdiction de quitter le territoire chinois, alors qu'un vol pour Sydney l'attend le surlendemain.
Au même moment à Shanghai, Mike Smith, correspondant du Australian Financial Review, est réveillé à son domicile par la police. Scénario identique : il se voit signifier que les autorités veulent l'interroger au sujet de Cheng Lei, une journaliste australienne, présentatrice à la télévision d'Etat chinoise CGTN, arrêtée le mois dernier.
Depuis, la journaliste de 48 ans est détenue en résidence surveillée. Contrairement aux apparences, cette forme de détention n'autorise aucun contact avec l'extérieur. Placée dans un endroit secret, Cheng Lei n'a pas non plus le droit de consulter un avocat. L'isolement peut durer six mois, selon la loi chinoise. Trois semaines après l'officialisation de son arrestation, Pékin a enfin communiqué mardi sur la journaliste australienne, «suspectée d'avoir mené des activités criminelles