Si les palinodies du gouvernement britannique sur le Brexit rythment depuis 2016 la vie politique outre-Manche, ce n'est nullement le cas sur le Vieux Continent. «L'Union a d'autres préoccupations bien plus vitales pour son avenir que la négociation d'un accord commercial avec le Royaume-Uni», tacle un diplomate européen. De fait, entre la récession économique et la fragmentation du marché intérieur causées par le coronavirus, les provocations turques en Méditerranée contre deux Etats membres, les assassinats ou tentative d'assassinats d'opposants par la Russie, la crise biélorusse ou les risques migratoires, l'Union n'a guère de temps à consacrer à Londres. «En faisant fuiter qu'il pourrait revenir sur certaines dispositions de l'accord de retrait, un accord international signé et ratifié par les deux parties, Boris Johnson a voulu placer le sujet du Brexit en haut de l'agenda européen» , analyse ce même diplomate.
Unanimité
Le Premier ministre conservateur espère que ce qui n'est, pour l'instant, qu'un ballon d'essai va enfin faire bouger les Européens de leurs lignes rouges pourtant contenues dans l'accord conclu fin 2019. Vu la réaction unanime des Vingt-Sept, c'est loupé : «Je fais confiance au gouvernement britannique pour mettre en œuvre l'accord de retrait, une obligation en vertu du droit international et une condition préalable à tout futur partenariat», a ainsi tweeté lundi Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission. Emmanu