En ce 1er septembre, c'est l'effervescence sur le tarmac d'Abou Dhabi. Parti de Tel-Aviv, «l'avion de la paix» –c'est ainsi que les officiels américains tiennent à surnommer ce charter de la compagnie israélienne El Al– a atterri aux Emirats arabes unis avec à son bord une délégation israélo-américaine, menée par Jared Kushner, haut conseiller et gendre de Donald Trump, ainsi qu'une palanquée de journalistes des deux pays. Présenté un peu abusivement comme le «premier vol commercial direct» entre les deux pays, ce «voyage historique» se voulait la première manifestation tangible de «l'accord d'Abraham». Accord sur lequel il reste encore les signatures à apposer afin de graver dans le marbre la normalisation des relations entre l'Etat hébreu et la monarchie golfienne, sous l'égide de la Maison blanche trumpienne.
Mais ce jour-là, certains Émiriens ont d'autres avions en tête. De guerre ceux-là. «Ça sent bon les F-35», tweete ainsi Hassan Sajwani, propagandiste émirien hyperactif sur les réseaux, concluant son message d'un emoji amoureux. Depuis l'annonce du «coming out» israélo-émirien, ces avions de chasse furtifs de l'entreprise américaine Lockheed Martin, parmi les plus avancés au monde, font office à la fois de grains de sable et de révélateur des agendas cachés derrière la geste de la pax