Et si c'était à refaire ? Elle le referait ! «Je prendrais aujourd'hui la même décision», a assuré Angela Merkel lors de sa traditionnelle conférence de presse estivale, vendredi. Une décision historique, celle d'accueillir plus d'un million de réfugiés en 2015 et 2016, qui avait plongé l'Allemagne dans un chaos humanitaire sans précédent depuis la fin de la guerre. «Nous avons perdu à certains moments le contrôle de la situation», reconnaît aujourd'hui le conservateur Thomas de Maizière, ministre de l'Intérieur de l'époque.
Une phrase restera dans les livres d'histoire, celle prononcée par Angela Merkel lors d'une conférence de presse, le 31 août 2015 à Berlin, alors que des centaines de milliers de migrants se pressent aux portes de l'Union européenne pour demander l'asile. «Wir schaffen das» («on va y arriver»), avait lâché Angela Merkel aux journalistes. Une sorte de «Yes we can» allemand. Une façon de préparer la population à l'arrivée massive de réfugiés. Le pays y est-il arrivé ? «On peut parler d'un succès concernant l'intégration», juge Felicitas Schikora, experte de l'Institut allemand pour la recherche économique (DIW). Selon l'étude menée sur plus de 8 000 réfugiés entre 2013 et 2016, environ 40 % d'entre eux avaient un travail en 2016 ou suivaient une formation. «Ce taux est certainement supérieur depuis», ajoute-t-elle. A cette période, la bonne santé de l'économie et l'investissement massif dans les cours de langues