«Avant même de l'épouser, je savais qu'il y avait ce problème sexuel entre nous, mais je pensais qu'une fois mariés, ça s'arrangerait d'une façon ou d'une autre.» Des années durant, cette Japonaise, qui se fait appeler Mio, a souffert de la passion de son partenaire pour une sexualité «hard», sans se rendre compte qu'il s'agissait de violence conjugale. Mio en est alors persuadée : «Le problème, c'est moi.» Tous les jours ou presque, elle doit répondre aux désirs irrépressibles de son époux, avec hantise et dégoût. Elle sombre dans la boulimie, l'autodestruction. «Je n'avais pas compris que si nos ébats étaient pour moi un calvaire, c'est parce qu'il avait appris la sexualité avec des vidéos pornos.»
Quelque 115 000 cas de violences conjugales diverses ont été signalés l’an passé aux services d’aide au Japon, un nombre en constante progression depuis qu’il existe une meilleure écoute et que davantage de femmes se mettent à parler. Quatre catégories sont reconnues comme violences conjugales : physiques, psychologiques, sexuelles et celles qui correspondent à une forme de chantage financier (priver l’autre d’argent ou contrôler ses dépenses).
Mais «dans un premier temps, 100 % des victimes se jugent totalement responsables de ce qui leur arrive», analyse Takako Konishi, professeur de sciences humaines à l'université Musashino et l'une des plus grandes spécialistes japonaises des pathologies post-traumatiques.
Femmes «accessoires»
«Je n'arrivais à en pa