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Interview

Thaïlande : «Les manifestants veulent une véritable monarchie constitutionnelle»

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La chercheuse Christine Cabasset revient sur les mobilisations prodémocratie organisées par les étudiants thaïlandais.
A Bangkok, le 16 août. La manifestation prodémocratie a rassemblé 10 000 personnes. (Gemunu Amarasinghe/Photo Gemunu Amarasinghe. AP)
publié le 20 août 2020 à 13h09
(mis à jour le 20 août 2020 à 15h09)

Des manifestations étudiantes inédites tant par leur ampleur que par le message agitent la Thaïlande depuis le début de l'année. Les grands rassemblements étudiants pro-démocratie, qui se sont interrompus à cause de la crise sanitaire, ont repris à la mi-juillet avec une énergie renouvelée. Dimanche 16 août, 10 000 personnes ont défilé à Bangkok, formant le plus grand rassemblement politique depuis 2016. Christine Cabasset, chercheuse et responsable de publication de l'Institut de recherche sur l'Asie du Sud-Est contemporaine (Irasec), revient sur les revendications des manifestants et les raisons de leur mobilisation.

Quels sont les éléments déclencheurs du mouvement étudiant thaïlandais ?

Il n'y a pas d'élément déclencheur récent. Une vague de fond s'est créée après les élections de 2019. La junte était arrivée au pouvoir en 2014, avec pour objectif de «restaurer l'ordre», de développer l'économie, et en promettant d'organiser des élections démocratiques. Repoussées plusieurs fois, elles ont été tenues en 2019. Ces élections ont suscité beaucoup d'espoir parmi les Thaïlandais, pour le retour d'un régime démocratique et civil. Elles se sont soldées par une réélection du général Prayuth Chan-ocha. De plus, les dirigeants du parti d'opposition Future Forward, troisième force politique du pays, ont é