Bouton Lire dans l'app Lire dans l'app
Récit

A Hongkong, la Chine fait main basse sur la liberté de la presse

Article réservé aux abonnés
En arrêtant le tycoon pro-démocratie Jimmy Lai et en perquisitionnant les locaux de son groupe de presse, la police entend faire taire l'une des rares grandes voix critiques de la dictature chinoise.
Jimmy Lai, magnat des médias de Hongkong et fondateur du journal «Apple Daily» arrive au tribunal, le 18 mai, pour des accusations liées aux manifestations pro-démocratie de l'année dernière. (ANTHONY WALLACE/Anthony Wallace. AFP)
publié le 10 août 2020 à 11h30
(mis à jour le 10 août 2020 à 13h30)

Un patron de presse menotté, une rédaction bouclée des heures durant par plus d'une centaine de policiers en uniforme : voilà le visage de la presse à Hongkong, un mois après la promulgation de la loi de sécurité nationale imposée par Pékin. Longtemps référence en Asie et sanctuaire de libertés dans une Chine muselée par le Parti communiste chinois, la région administrative spéciale semble avoir définitivement perdu son immunité en la matière.

«Je suis président et propriétaire majoritaire d'Apple Daily, l'un des plus grands journaux de Hongkong, et depuis le retour de la ville dans le giron chinois en 1997, j'ai craint qu'un jour le Parti communiste chinois ne se lasse non seulement de la presse libre de Hongkong, mais aussi de son peuple libre. Ce jour est venu.» Ainsi débutait une tribune écrite par le milliardaire et publiée dans le New York Times, le 29 mai, au moment où le régime central dévoilait son intention d'imposer sa loi anti-sécession sur le territoire semi-autonome de Hongkong.

Collusion avec un pays étranger

Le magnat de 71 ans, le seul à oser