Un patron de presse menotté, une rédaction bouclée des heures durant par plus d'une centaine de policiers en uniforme : voilà le visage de la presse à Hongkong, un mois après la promulgation de la loi de sécurité nationale imposée par Pékin. Longtemps référence en Asie et sanctuaire de libertés dans une Chine muselée par le Parti communiste chinois, la région administrative spéciale semble avoir définitivement perdu son immunité en la matière.
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«Je suis président et propriétaire majoritaire d'Apple Daily, l'un des plus grands journaux de Hongkong, et depuis le retour de la ville dans le giron chinois en 1997, j'ai craint qu'un jour le Parti communiste chinois ne se lasse non seulement de la presse libre de Hongkong, mais aussi de son peuple libre. Ce jour est venu.» Ainsi débutait une tribune écrite par le milliardaire et publiée dans le New York Times, le 29 mai, au moment où le régime central dévoilait son intention d'imposer sa loi anti-sécession sur le territoire semi-autonome de Hongkong.
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