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Fake news

Désinformation : face à Trump, les réseaux sociaux durcissent le ton

Au nom de la lutte contre les fausses informations, les deux plateformes ont réagi pour dénoncer une vidéo dans laquelle le président américain affirmait que «les enfants sont immunisés contre le Covid».
Le président Donald Trump lors d'une conférence à la Maison Blanche, mercredi. (Andrew Harnik/Photo Andrew Harnik. AP)
par Samira Chabi
publié le 6 août 2020 à 14h33
(mis à jour le 6 août 2020 à 16h33)

Un nouvel épisode, le énième, dans la guéguerre entre Trump et les réseaux sociaux. Facebook et Twitter ont supprimé, mercredi, une vidéo du président américain dans laquelle il affirme au détour d'un entretien accordé à la chaîne conservatrice FOX News que «les enfants sont immunisés contre le Covid». Facebook et Twitter ont immédiatement réagi pour dénoncer la publication d'une vidéo contraire à leur politique de modération des contenus et à leur engagement contre la désinformation.

«Cette vidéo inclut de fausses affirmations selon lesquelles un certain groupe de personnes n'est pas susceptible d'attraper le Covid-19, ce qui enfreint notre règlement sur la désinformation dangereuse autour de la maladie», a expliqué, à l'AFP, un porte-parole de Facebook. C'est la première fois que le groupe réagit directement à Donald Trump. Twitter est même allé plus loin en contraignant le président américain à retirer sa publication sous peine de ne plus pouvoir publier. Une supplique à laquelle la Maison Blanche s'est pliée, puisque le compte de campagne de Trump peut toujours émettre des posts.

Les Trumpistes dénoncent la partialité de la Silicon Valley

«Le président énonçait juste un fait : les enfants sont moins susceptibles que les adultes d'attraper le coronavirus», a contesté Courtney Parella, porte-parole de la campagne de Trump. «Voici encore la preuve que la Silicon Valley est partiale envers le président. Les règles ne sont appliquées que dans un sens. Les réseaux sociaux ne sont pas les arbitres de la vérité», a-t-elle poursuivi.

Depuis fin mai, la tension est montée d'un cran entre Donald Trump et les géants de la Silicon Valley. Un de ses tweets a été étrillé pour incitation à la violence contre les militants anti-racistes mobilisés après la mort de Georges Floyd. A l'époque, le locataire de la Maison Blanche avait posté : «Quand les pillages démarrent, les tirs commencent. Merci !» en faisant allusion aux échauffourées entre manifestants et forces de l'ordre à Minneapolis. Dès lors, l'entourage de Trump n'a eu de cesse de vilipender les réseaux sociaux accusés de mener une chasse aux conservateurs en collusion avec les médias. Fumace, Donald Trump a même fait adopter un décret qui menace la liberté de régulation des réseaux sociaux.

Le virage régulateur de Facebook

La position de Facebook détonne quand on sait que le réseau social a fait de la liberté d’expression son dogme. Et pour cause, sur la plateforme, les propos des élus ou sommités politiques se soustraient au processus de vérification auquel les autres contenus sont soumis. De plus, Facebook autorise les publicités politiques contrairement à Twitter. Cette permissivité lui a valu le boycott publicitaire de certains annonceurs. Ce qui a incité la firme à revoir sa copie. En juin, la plateforme impulsée par Mark Zukerberg a retiré une publicité de l’équipe de campagne de Trump où figurait un symbole nazi. Illustration d’une nouvelle politique où la régulation occupe une place plus importante.