La colère et l'exaspération des Libanais ont très vite pris le pas sur le choc et l'effroi après l'explosion qui a ravagé Beyrouth. Dès la confirmation de la cause de la catastrophe – avec la révélation d'un véritable arsenal de destruction massive entreposé sans précaution dans le port de la capitale –, la fureur s'est déchaînée contre les autorités. «L'Etat a mis en place une bombe à retardement», titrait le site d'information Al-Modon à propos de la présence de 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium «prêt à exploser à tout moment dans le hangar 12 du port de Beyrouth». Le stock d'engrais chimique, qui sert également de composant d'explosifs, se trouvait depuis des années dans l'entrepôt, à proximité de quartiers très fréquentés, selon le directeur de la sûreté générale libanaise, Abbas Ibrahim. Plusieurs documents officiels en ligne depuis mardi soir indiquent que des responsables libanais étaient au courant depuis 2014 du stockage de cette cargaison et connaissaient les risques encourus.
«Aucune confiance»
Le Premier ministre Hassan Diab, récemment arrivé sur une scène politique libanaise en pleine tourmente économique, a déclaré qu'il était «inadmissible qu'une cargaison de nitrate d'ammonium soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution». Annonçant l'ouvertu