Au nom de la lutte contre le harcèlement en ligne et le crime en général, le Parlement turc a adopté mercredi une nouvelle loi de régulation des réseaux sociaux. De nobles et légitimes intentions qui cachent mal la volonté du pouvoir de mieux contrôler, voire censurer, ces plateformes dont il ne maîtrise ni les codes ni le contenu, et qui sont le dernier espace où les Turcs peuvent s’exprimer relativement librement.
En vertu de ces nouvelles dispositions légales, les fournisseurs de réseaux sociaux ayant plus d’un million de visiteurs quotidiennement en Turquie devront nommer un représentant dans le pays et devront y relocaliser les données des utilisateurs. Ils seront également contraints d’obéir sous quarante-huit heures à tout ordre de suppression de contenu. En cas de refus d’obéir, des amendes allant jusqu’à 1 million d’euros sont prévues. Si elles restent sans effet, elles seront suivies d’une réduction de la bande passante des sites concernés de 50 à 90%, effectivement bloquant leur accès.
Le pouvoir s'est pourtant voulu rassurant. «Il n'y a pas d'obstacle à l'expression libre des opinions des usagers de réseaux sociaux», affirmait mardi le porte-parole de la présidence de la République, Ibrahim Kalin, sur la chaîne progouvernementale CNN Türk. Il a ce