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récit

Afghanistan : sur le chemin escarpé des pourparlers

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Après près de vingt ans de guerre entre Kaboul et les talibans, l’hypothèse d’une paix commence à éclore. Les deux parties devraient s’asseoir pour la première fois ensemble à la table des négociations, sans intermédiaire, à la suite d’un cessez-le-feu de trois jours.
Dans le centre-ville de Kaboul, la trêve ne provoque pas de liesse et la vie continue pour ses habitants. (Photo Sandra Calligaro pour Libération)
publié le 29 juillet 2020 à 18h51

Personne, à Kaboul, ne se risque à parler de paix. Trop tôt, trop incertain. Mais jamais, en dix-neuf ans de guerre, des pourparlers entre le gouvernement afghan et les talibans n'ont semblé aussi proches. Mardi soir, le président Ashraf Ghani a annoncé qu'il était prêt, que les discussions pouvaient débuter dès la semaine prochaine. Quelques jours plus tôt, les talibans s'étaient dits favorables à un démarrage des négociations après la fête de l'Aïd, qui débute vendredi et s'achève dimanche. Juste après l'annonce de Ghani, ils ont aussi déclaré un cessez-le-feu de trois jours. La décision a été saluée par les Etats-Unis, qui multiplient les pressions sur le président depuis plusieurs mois. «Les Afghans méritent de célébrer leurs vacances de l'Aïd en paix. Les deux parties doivent respecter leurs engagements et commencer rapidement les discussions», a déclaré le représentant américain à Kaboul, Ross Wilson.

Le répit offert par le cessez-le-feu n'a pas provoqué de liesse dans les rues de la capitale. Les habitants ont continué à faire leurs courses, comme si rien n'avait changé. «Il y avait déjà eu un cessez-le-feu fin mai. Il avait duré trois jours et les combats avaient repris. Je n'ai aucune confiance ni dans le gouvernement ni dans les talibans. Ils ne se préoccupent pas du pays, juste de leurs intérêts. Il n'y aura jamais de paix ici», dit Salem, un étudiant de 26 ans qui tient une échoppe installée dans un conteneur rouillé. Le processus de dis