Le chiffre donne le tournis : 16 514 500 cas de Covid-19 ont été officiellement diagnostiqués dans le monde depuis le début de l’épidémie. Si le continent américain est sous l’eau, les pays de la «première vague» constatent une nouvelle intensification de la circulation du virus. Et mettent en œuvre des mesures sanitaires qui s’empilent à mesure que le rebond grossit.
Réduire la circulation avec les pays voisins
Paniqués par la recrudescence épidémique, les pays européens sont de plus en plus nombreux à revoir leur politique aux frontières. A commencer par la France, qui vient de mettre en place un dépistage systématique pour les voyageurs en provenance de 16 pays particulièrement touchés par le virus.
En Allemagne, le ministre de la Santé a aussi exprimé son souhait d'imposer ces tests pour les passagers revenant de «régions à risque» et ainsi «éviter d'enclencher de nouvelles chaînes de contamination». L'annonce a été faite lundi et entend répondre aux préoccupations des autorités allemandes : dans le pays aussi, la moyenne des nouvelles infections quotidiennes remonte, avec environ 550 cas par jour, contre 350 à la mi-juillet.
Un souci partagé par le Royaume-Uni, où, depuis dimanche, les voyageurs revenant d'Espagne doivent respecter une quatorzaine, sous peine d'une amende. «Si nous observons des signes d'une seconde vague dans d'autres pays, c'est notre devoir de prendre des mesures pour empêcher les voyageurs de répandre la maladie en revenant ici», a justifié le Premier ministre. Une décision qui a provoqué l'ire de son homologue espagnol (qui a rétorqué que les Baléares, les Canaries et l'Andalousie étaient «plus sûres, en termes épidémiologiques, que le Royaume-uni») et la surprise du ministre des Transports britannique (en vacances en Espagne, cocasse).
Restreindre les réunions familiales
Dans ce domaine, la Belgique va sans doute devenir l’un des pays les plus restrictifs (avec Hongkong, qui veut interdire les rassemblements en public de plus de 2 individus). A partir de ce mercredi et pour les quatre prochaines semaines, les Belges vont voir leur «bulle de contact» (groupe social fréquenté de manière régulière et rapprochée, en plus de sa propre famille) baisser de 15 à 5 personnes. Les événements publics seront limités à 100 personnes à l’intérieur et 200 à l’extérieur. Quant aux rassemblements privés (anniversaires, réunions de famille, mariage…), ils seront, eux, restreints à un maximum de 10 personnes.
Par ailleurs, les Belges sont invités à faire leurs courses seuls et à les limiter à trente minutes. De quoi «éviter un reconfinement généralisé et éviter de mettre en danger la rentrée», a expliqué Sophie Wilmès, la Première ministre. Dans le pays, 1 952 cas ont été diagnostiqués entre le 17 et le 23 juillet, une augmentation de 70 % par rapport aux sept jours précédents.
Porter le masque, plus que jamais
Depuis que l'Organisation mondiale de la santé a «reconnu» un risque important de transmission par aérosol (et non uniquement par les gouttelettes), bon nombre de pays prônent le port du masque en intérieur. Dernier en date : la Grèce, qui a fait savoir mardi qu'elle le rendait obligatoire dans les banques, les services publics et la quasi-totalité des lieux clos, face à une «augmentation du nombre de cas».
Au Royaume-Uni, l’obligation du port du masque dans les magasins est entrée en vigueur vendredi, comme en Autriche (qui a étendu son port aux banques et aux centres médicaux).
Limiter les déplacements
C'est le cas au Maroc, qui interdit jusqu'à nouvel ordre les mobilités «de et vers» huit grandes villes du pays. Au Vietnam, le gouvernement vient d'annoncer la suspension des vols intérieurs mais aussi l'arrêt des bus, des bateaux et de tout autre moyen de locomotion pour la ville côtière de Da Nang, après la détection de 12 tests positifs.