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Protestation

A Khabarovsk, la rue défie le pouvoir poutinien

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Dans cette ville de l'Extrême-Orient russe, plus de 10 000 personnes ont manifesté contre l'arrestation de leur ancien gouverneur et la nomination à sa place de Mikhaïl Degtiarev, vu comme l'homme de Moscou.
Lors de la manifestation qui a rassemblé plus de 10 000 personnes à Khabarovsk, samedi. (Igor Volkov/Photo Igor Volkov. AP)
publié le 26 juillet 2020 à 15h39

Plus de 10 000 personnes dans les rues samedi, 20 000 selon certains décomptes : les manifestations continuent à Khabarovsk, l’une des plus grandes villes de l’Extrême-Orient russe, plus de deux semaines après l’arrestation du gouverneur Sergueï Fourgal. Accusé d’avoir commandité des assassinats en 2004, Fourgal a été arrêté le 9 juillet et presque immédiatement envoyé à Moscou pour y être jugé.

Sergueï Fourgal faisait partie des candidats d’opposition élus «par surprise» lors de scrutins régionaux de 2018 qui avaient marqué un très net recul du parti de Vladimir Poutine, Russie unie. A Khabarovsk, porté par une vague protestataire, Sergueï Fourgal avait écrasé le sortant avec plus de 70% des voix.

Son parti, le mouvement d'extrême droite LDPR, fait partie, avec le Parti communiste, de ce qu'on appelle en Russie «l'opposition systémique», qui accepte de jouer le jeu selon les règles du Kremlin et s'aligne sur les positions du président russe sur les enjeux majeurs et la politique internationale, tout en jouant un rôle de canalisateur des mécontentements pour les questions sociales et économiques. D'ailleurs, à peine élu, Sergueï Fourgal avait annoncé son intention de «coopérer» avec le Kremlin.

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