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Le portrait

Richard Horton, à cœur ouvert

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Francophile et sartrien, le rédacteur en chef britannique du «Lancet» est un révolté solitaire, hanté par ses origines.
(Photo Manuel Vazquez pour Libération)
publié le 26 juillet 2020 à 15h06

C'est une histoire de familles. Des familles de tête, de cœur et de sang. C'est l'histoire d'un jeune homme qui à 20 ans apprend qu'il a été adopté. Celle d'un homme qui à 40 ans retrouve sa famille biologique. Qui se croyait fils unique et britannique et se découvre moitié norvégien et doté de multiples frères et sœurs. C'est aussi l'histoire d'un homme qui s'indigne, enrage et parfois désespère. «J'ai été adopté.» Richard Horton nous l'a dit très vite. Sans tergiverser ou sans attendre. «J'ai été adopté.»

On se parlait pour la deuxième fois, après une interview pour la parution de son livre - son coup de colère - sur le Covid-19. Le rédacteur en chef de The Lancet est en première ligne dans les médias. Sa prestigieuse revue médicale britannique, fondée en 1823, a publié fin janvier les premiers rapports cliniques sur un étrange virus à Wuhan. Depuis, il n'épargne personne et surtout pas Boris Johnson qu'il accuse de «crimes contre l'humanité» pour son manque de réactivité face à la pandémie. Il s'exprime avec calme. Choisit, avec soin, les mots adéquats avant d'offrir des réponses incroyablement articulées.

Parfois sa voix enfle, monte d'un ton. La passion affleure. Il dirige The Lancet depuis 1995, cinq ans après y être entré. La publication est une référence mais aussi l