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Des masques issus du travail forcé

publié le 20 juillet 2020 à 18h41

Depuis plusieurs mois, les preuves de travail forcé imposé aux minorités ethniques du Xinjiang se multiplient. En mars, l'Institut australien de stratégie politique (Aspi) estimait que plus de 80 000 jeunes ouïghours avaient été «transférés dans des usines de chaînes d'approvisionnement de 83 marques de renommée mondiale (Apple, Sony, Alstom, Lacoste, BMW…) dans la technologie, le textile et l'automobile». Les agences d'intérim vantent aux employeurs leur «disponibilité immédiate», leur «docilité» et un management «semi-militaire».

Selon nos informations, au moins un Ouïghour diplômé d'une université française a été enrôlé de force comme ouvrier non qualifié. Durant l'épidémie de coronavirus, la télévision chinoise a montré des jeunes âgés de 16 à 25 ans, expédiés dans toute la Chine pour remplacer les malades dans les usines. Selon une enquête du New York Times mise en ligne dimanche, 47 usines de masques de protection ont ouvert au Xinjiang depuis le début de la pandémie pour répondre à la demande, et au moins 17 d'entre elles participent au programme obligatoire de «rééducation par le travail». Une partie de leur production est achetée par des pays étrangers. Il n'est pas exclu que la France en fasse partie.