«Je ne regrette rien !» assurait, l'air crâne, l'ancien SS Karl Münter devant les caméras de la chaîne NDR, en novembre 2018. Avant d'ajouter : «Pourquoi devrais-je avoir des regrets ?» Interrogé sur sa participation au «massacre d'Ascq», le 1er avril 1944, quand les troupes de la Waffen SS ont assassiné 86 civils de cette ville du nord de la France, ce retraité de Nordstemmen, en Basse-Saxe, ne voyait pas le problème. Il est mort paisiblement le 20 septembre dernier, à 96 ans. Les derniers mois de sa vie, il était devenu une vedette de la scène néonazie ; invité par le parti ultranationaliste NPD de Thuringe, l'ancien SS signait pour ses fans autographes et photos.
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«Puzzle»
En 2015, les autorités allemandes se penchent sur son cas ; l'enquête est diligentée par une cellule de policiers dédiée à la traque des nazis, la «Ermittlungsgruppe Nationalsozialistische Gewaltverbrechen», créée en 2005 à Düsseldorf et dirigée par Stefan Willms. Mais des poursuites ne peuvent être engagées. «Dans ce cas particulier, explique le policier, un problème juridique s'est posé car il avait déjà été condamné par contumace en France. Il ne pouvait donc pas être tenu responsable une seconde fois en Allemagne pour le même crime, car la peine prononcée est prescrite.» En France, les crimes de guerr