Il a fêté ses 31 ans le 1er juin et ne célébrera plus d'autre anniversaire. Le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (dit FNI), signé en 1987 par Reagan et Gorbatchev, ne produira plus d'effets à partir de ce vendredi, conséquence du retrait américain décidé il y a six mois sur fond de violations des règles par la Russie. «C'est la fin d'une ère, déplore Jean-Marie Collin, porte-parole en France de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (Ican). Il s'agissait du dernier grand traité de la guerre froide, qui a permis de faire baisser la tension en Europe, d'augmenter la culture du désarmement et la confiance entre les Etats. Aujourd'hui, c'est tout le contraire.» Sans cette pierre angulaire s'ouvre une période d'incertitudes et de turbulences. «Une phase tout à fait particulière de notre histoire nucléaire, qui voit le retour de tensions que nous n'avions plus connues depuis longtemps», selon les déclarations récentes d'un haut responsable du ministère des Affaires étrangères français.
Que prévoyait le FNI ?
L'interdiction pure et simple de certaines catégories d'armes. En l'espèce : les missiles sol-sol, balistiques ou de croisière, conventionnels ou nucléaires, d'une portée comprise entre 500 et 5 500 kilomètres. L'interdiction se doublait d'une obligation de destruction, par les deux Etats parties, des arsenaux existants. Conclu entre l