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Salomé Zourabichvili, une «Européenne» prend la tête de la Géorgie

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L’ex-diplomate franco-géorgienne a été élue présidente mercredi. Elle ambitionne de rapprocher son pays de l’Otan et de l’UE sans froisser la Russie. Son rival conteste les résultats.
Salomé Zourabichvili à Tbilissi, le 9 novembre. (Photo Vano Shlamov. AFP)
par Léo Vidal-Giraud, correspondant à Moscou
publié le 29 novembre 2018 à 19h36

Elle sera la première femme chef d’Etat dans la région du Caucase. Salomé Zourabichvili, ancienne diplomate française, née à Paris en 1952, a été élue mercredi présidente de la Géorgie avec 59,52 % des voix, au terme d’un processus électoral chaotique. Issue d’une famille d’aristocrates géorgiens venus en France dans les années 20, Salomé Zourabichvili a été forcée d’en passer par un second tour avec son adversaire, Grigol Vachadze, alors qu’elle espérait un plébiscite dès le premier tour, le 28 octobre. «Rêve géorgien», le parti qui la soutient, avait dans un premier temps revendiqué la victoire, affirmant avoir réuni 52,3 % des suffrages, avant de devoir se résoudre à un second tour.

L'annonce de sa victoire a déclenché une vague de protestations chez les partisans de Grigol Vachadze. Jeudi, celui-ci a officiellement rejeté les résultats et appelé ses partisans à manifester dimanche. Il a également dénoncé des électeurs achetés et des intimidations jusque dans l'isoloir. «L'heure de ce pouvoir est déjà passée. La Géorgie n'avait encore jamais vu d'élections aussi peu démocratiques», a-t-il déclaré dans les médias géorgiens. L'enjeu est pourtant relativement minime : le poste de président est essentiellement honorifique dans le pays.

Protégée. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui surveillait la bonne tenue du scrutin, confirme l'existence de fraudes mais affirme qu'elles n'ont pas eu d'influence