Au CocoJambo, célèbre boîte de nuit de Goma, des jeunes filles aux robes très courtes et aux talons très hauts se trémoussent vaguement devant le bar. Mais le cœur n'y est pas : malgré une sono tonitruante, la piste de danse est vide et les clients sont rares. On dit que la nuit est devenue dangereuse à Goma, alors les habitants hésitent à se risquer jusqu'au CocoJambo. Une légende bien ancrée, un brin médisante, prétend que c'est dans cette boîte de nuit que le président congolais, Joseph Kabila, aurait rencontré sa femme, Olive. Vrai ? Faux ? Peu importe, car voilà bien longtemps que la capitale du Nord-Kivu bruisse de mille rumeurs que personne ne songe à confirmer. Et la période actuelle est particulièrement propice aux «vérités» invérifiables : depuis dimanche, la ville vit dans l'attente du résultat des négociations entamées à Kampala en Ouganda entre les autorités congolaises et la rébellion du M 23 (lire ci-contre). Et si les pourparlers échouent ? Alors, la guerre pourra reprendre, faisant à nouveau vaciller Goma, ville frontière, déjà conquise pendant dix jours par le M 23, à l'extrémité de l'immense république démocratique du Congo (RDC).
Far West. Les rebelles ont quitté la commune sous la pression des pays de la région, et en échange d'un dialogue avec le pouvoir de Kinshasa. Ils ont quitté Goma, mais ils ne sont pas très loin : juste au bout de la piste qui longe l'aéroport. De son côté, l'armée gouvernementale n'a renvoyé en v