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Des négociations à reculons

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Les pourparlers engagés en Ouganda sont boycottés par le M 23 dès le deuxième jour de discussions.
publié le 10 décembre 2012 à 20h07
(mis à jour le 10 décembre 2012 à 21h07)

Drôle d’ambiance pour un sommet «de la paix» : au deuxième jour des négociations entre le gouvernement de Kinshasa et les rebelles du M 23, ces derniers ont boudé les pourparlers organisés à Kampala, la capitale ougandaise. Une absence qui confirme la tension depuis l’ouverture des discussions dimanche.

Dès le premier face-à-face, les deux parties se sont renvoyé la responsabilité de la crise qui frappe depuis huit mois l'est de la RDC. Le secrétaire exécutif du M 23, François Rucogoza, avait alors mis en cause «la mauvaise gestion du pays» par un pouvoir qu'il a aussi accusé d'avoir assassiné des militaires proches du M 23. Aussitôt, Raymond Tshibanda, chef de la délégation congolaise et ministre des Affaires étrangères, avait dénoncé «des gens qui ont pour seule légitimité la kalachnikov». Résultat, le lendemain, le M 23 était aux abonnés absents.

En réalité, réunis sous la pression des pays de la région, les deux parties sont venues à reculons discuter à Kampala. Des deux côtés, les leaders sont absents : le président Joseph Kabila a préféré se faire représenter par son ministre des Affaires étrangères, et le M 23 n’a envoyé ni le chef de son aile politique ni celui de son aile militaire. Il aura fallu l’humiliante défaite de l’armée congolaise et la chute de Goma, le 20 novembre, pour que Kinshasa accepte de s’asseoir à la même table que les rebelles. Avec pour seul sujet possible, les accords du 23 mars 2009, qui ont donné leur nom au mouvement du M 23.

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