«Résilience». Depuis que Boris Cyrulnik s’en est fait le chantre en France, à partir de la fin des années 1990 (avec Un merveilleux malheur puis une série de livres), ce terme qui renvoie à la capacité de l’individu à se reconstruire après un traumatisme est si employé qu’on a fini par saturer - comme, ces temps-ci avec «bienveillance». Les deux partagent d’ailleurs un haut potentiel de gnangnanterie (histoires tire larmes, éloge du bon sentiment) qui participent à la lassitude.
Du coup, c’est une bonne surprise que constitue la série de Grands entretiens consacrés à la résilience que LCP diffuse depuis le 17 janvier. Menées par Daphné Roulier, ces interviews de 28 minutes sont franches, directes et denses, ce qui circonscrit bien le drame et l’émotion. Le dispositif lui-même est parlant, d’une sobriété quasi monacale : un face-à-face à partir de deux fauteuils, séparés d’à peine un mètre, sur fond noir - il aurait pu être un iota plus chaleureux, taupe par exemple ? Parfois, des images apparaissent sur un écran derrière Daphné Roulier (elle-même tout en noir), c’est la seule fioriture.
Les histoires sont plus ou moins connues. Celle de l’écrivain voyageur Sylvain Tesson est noto