A l’issue du sommet de l’Alliance Atlantique à La Haye ce mercredi, le président américain a été interrogé sur une éventuelle reprise du conflit.
En résumé :
- Le président américain Donald Trump a fait état mercredi lors du sommet de l’OTAN à La Haye, de la destruction «totale» des sites nucléaires iraniens, estimant que le programme nucléaire iranien avait été retardé de plusieurs «décennies» par les frappes américaines.
- Un document classé confidentiel du renseignement américain a établi que les frappes américaines du week-end avaient retardé le programme nucléaire iranien de seulement quelques mois, sans le détruire complètement, ont rapporté mardi plusieurs médias américains.
- Mardi 24 juin, Donald Trump a annoncé un cessez-le-feu entre les deux belligérants. Au deuxième jour de cette annonce, la trêve tient mais reste fragile.
- Les membres de l’Otan réaffirment leur «engagement inébranlable» à se défendre mutuellement, leur soutien à l’Ukraine, et s’engagent à investir 5 % de leur PIB pour leur sécurité en 2035, dans la déclaration finale du sommet de La Haye mercredi.
- Retrouvez les informations de la journée du mardi 24 juin ici.
La Bourse de New York évolue avec prudence mercredi, marquant une pause après deux séances de gains et gardant un œil attentif sur le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël. Vers 16 heures (à Paris), le Dow Jones était proche de l’équilibre (-0,06%), l’indice Nasdaq avançait de 0,47% et l’indice élargi S&P 500 grappillait 0,17%. «Le marché fait une pause pour digérer la très forte hausse de ces deux derniers jours (...) il est en phase de consolidation», résume Adam Sarhan, de 50 Park Investments. La place américaine «garde l’espoir que le cessez-le-feu entre Israël et l’Iran se maintiendra», commentent dans une note les analystes de Briefing.com.
Interrogé sur le fait de savoir si le conflit entre les deux pays était maintenant terminé, Donald Trump a répondu à la presse :«J’ai parlé aux deux et ils sont fatigués, épuisés».«Ils se sont battus très, très durement et vraiment méchamment, et ils étaient tous les deux contents de rentrer chez eux et de s’en sortir», a ajouté le président américain, à l’issue du sommet de l’Otan.
Mark Rutte, a utilisé mercredi un surprenant surnom pour qualifier le président américain Donald Trump :«Daddy»(«Papa»). A l’issue d’un sommet de l’Alliance atlantique à La Haye (Pays-Bas) centré sur une hausse des dépenses de défense, le locataire de la Maison Blanche a fait une comparaison entre le conflit Iran-Israël et deux enfants qui se battent.«Ils se sont battus, comme deux enfants dans la cour de récréation», a avancé Donald Trump. Assis à ses côtés, Mark Rutte a enchaîné:«Papa doit parfois hausser le ton».Il s’agissait d’une allusion aux mots utilisés par le président américain mardi lorsqu’il avait accusé, en termes crus, l’Iran et Israël de ne pas respecter le cessez-le-feu. Le président américain a réagi par un sourire à cette remarque.
Après une guerre de 12 jours contre Israël, le Hezbollah a«adressé ses plus sincères félicitations»à l’Iran,«à l’occasion de cette victoire divine retentissante». «Ce n’est là que le début d’une nouvelle phase historique dans l’affrontement contre l’hégémonie américaine et l’arrogance sioniste dans la région», ajoute le mouvement chiite, estimant que«cette victoire s’est également manifestée à travers la riposte foudroyante à l’agression américaine contre les installations nucléaires iraniennes».
L’Iran a qualifié mercredi de«honteuses»les félicitations adressées par le secrétaire général de l’Otan à Donald Trump après les frappes américaines menées ce week-end sur des sites nucléaires clés de la république islamique. Il est«honteux, méprisable et irresponsable pour le secrétaire général de l’Otan de saluer comme “vraiment extraordinaire” un acte criminel d’agression contre un État souverain», a réagi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei. Le porte-parole faisait référence au message de félicitations adressé par Mark Rutte à Donald Trump, que le président américain a révélé mardi sur sa plateforme Truth Social.
Le président américain Donald Trump a salué mercredi un sommet«fantastique»,«un grand succès», à l’issue de la réunion des dirigeants de l’Otan à La Haye. Les 32 pays de l’Alliance se sont engagés à consacrer au moins 5% de leur Produit intérieur brut (PIB) à leurs dépenses de sécurité, une exigence martelée à plusieurs reprises par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche en janvier.
Les sites nucléaires bombardés par les Israéliens et les Américains durant la guerre de 12 jours avec Israël ont bien subi des dégâts, a affirmé mercredi le ministère iranien des Affaires étrangères.«Nos installations nucléaires ont été considérablement endommagées, c’est certain, parce qu’elles ont été visées par des attaques répétées des agresseurs israéliens et américains», a déclaré le porte-parole du ministère, Esmaïl Baqhaï, à la chaîne qatarie Al Jazeera.
Détenus à la prison d’Evin à Téhéran, Cécile Kohler et Jacques Paris«n’ont pas été blessés»dans la frappe israélienne de lundi, a affirmé mercredi le ministre délégué au Commerce extérieur et des Français de l’étranger, Laurent Saint-Martin.«Nous avons eu l’assurance qu’ils n’ont pas été blessés lors de l’attaque israélienne que nous avons condamnée car elle les mettait évidemment en danger de mort directe», a déclaré Laurent Saint-Martin devant les députés.«Nous avons aussi réitéré la demande d’accès consulaire et plus que cela, ce que la France exige c’est leur libération immédiate», a-t-il affirmé.
«On ne peut pas, entre alliés, dire il faut dépenser plus […] et se faire la guerre commerciale, c’est une aberration»,a déclaré le président Français à l’issue du sommet de l’Otan à La Haye.«Il faut maintenant qu’on arrive à conclure»un accord avec les Etats-Unis, a-t-il ajouté.
Dans le détail, les alliés veulent allouer«au moins 3,5 % du PIB annuellement»pour les dépenses militaires, et 1,5 % supplémentaire pour la sécurité au sens plus large comme la«protection des infrastructures critiques»et la défense des«réseaux».Ces objectifs figurent dans la déclaration finale du sommet de l’Alliance Atlantique à La Haye mercredi.
«Une attaque contre l’un est une attaque contre tous», insistent les pays de l’Alliance Atlantique, soulignant leur attachement à l’article 5 du traité de l’Otan sur la défense collective, dans la déclaration finale du sommet de La Haye. Donald Trump avait déconcerté ses alliés mardi en évoquant«plusieurs façons»de définir cet article 5.
Diplomatie
«Les Alliés réaffirment leur engagement souverain et durable à soutenir l’Ukraine, dont la sécurité contribue à la nôtre», face à«la menace à long terme»que représente la Russie, indique la déclaration finale du sommet de l’Alliance à La Haye, publiée mercredi 25 juin. Le texte est endossé par les 32 dirigeants de l’Otan, y compris le président américain Donald Trump, pourtant à l’origine d’un spectaculaire rapprochement avec la Russie.
Scène surréaliste dans le coin d’une salle qui accueille les points presse, traversée sans cesse par les délégations des pays membres, Volodymyr Zelensky ou Keir Starmer. Alors que le président Français est attendu dans quelques minutes, son homologue croate squatte les quelques mètres carrés prévus pour le micro tendu à Emmanuel Macron, devant une cloison aux couleurs bleues de l’Otan. Alors que le président croate libère enfin les lieux, au grand soulagement de l’équipe de communication de l’Elysée, le Premier ministre grec en profite pour se glisser à sa place, se faufilant entre le staff hexagonal, qui tente de faire barrage. Pour éviter un incident diplomatique sous les caméras, les Français vont chercher une autre cloison mobile pour improviser un nouveau décor destiné aux journalistes face à Emmanuel Macron.
«Aux sommets de l’Otan, c’est toujours la crise d’hystérie jusqu’à la dernière minute»,confiait àLibérationune participante il y a quelques jours. Cette année plus que jamais. Pour ce 76e opus, la tension est palpable dans le brouhaha ambiant, les visages crispés et les pas précipités dans les couloirs. Ce qui devrait être la plus courte réunion de l’histoire de l’Otan a commencé à huis clos, vers 11 h 30, avec une bonne demi-heure de retard. Le plus grand suspens tient à l’attitude du président américain.«Il semblait de bonne humeur ce matin»,veut croire un diplomate européen croisé dans un couloir.Mais on n’est pas à l’abri qu’il refuse de signer l’accord, ou déclare que les Etats-Unis ne sont pas concernés par les 5% [le président américain exige que chaque pays membre fasse passer la part de son produit intérieur brut consacré à la défense, de 2 à 5% d’ici les dix prochaines années, ndlr]. Et on ne sait pas non plus ce qui peut se passer entre les autres chefs d’Etat»,s’inquiète le même.
À La Haye, le scénario catastrophe est que Donald Trump remette en cause la solidité de l’article 5, assurance-vie de la défense européenne face à Moscou.«Une attaque sur l’un est une attaque contre tous»,a rappelé Mark Rutte, le secrétaire général de l’Otan, en introduction, avant que les portes ne se ferment.Comme chaque année, le communiqué final, exceptionnellement court pour éviter tout sujet qui fâche, avec cinq paragraphes serrés sur une page, était dès hier soir rédigé et validé par tous les pays membres, et ne devrait plus bouger. Les points principaux sont la solidarité entre les 32 nations face à une potentielle attaque, un accord sur l’augmentation des dépenses militaires, de 2 % du PIB de chaque pays à 5 % (dont 1,5 % de dépenses civiles pouvant servir à la défense nationales), d’ici une dizaine d’années. Le soutien à l’Ukraine face aux menaces russes s’y trouve également, un point très important pour les Européens,et auquel Donald Trump était encore il y a peu opposé.
Plus de 700 personnes ont été arrêtées dans le pays, accusées de liens avec les réseaux d’espionnage israélien, selon l’agence iranienne Fars News. Les charges recouvrent des motifs divers de «pilotage de drones», «fabrication de bombes», «photographie de sites militaires», ou encore «envoi d’information pour Israël». Ces arrestations ont eu lieu dans différentes provinces du pays. Ces deux dernières semaines, six personnes ont été exécutées en Iran, dont trois ce mercredi, pour ces mêmes motifs.
L’Iran a annoncé mercredi que les mesures de durcissement des restrictions sur Internet, appliquées il y a une semaine en pleine guerre avec Israël, allaient être progressivement levées.«Le réseau de communication revient progressivement à son état précédent», a déclaré le commandement chargé de la cybersécurité des Gardiens de la Révolution dans un communiqué relayé par les médias d’Etat. Ce durcissement des restrictions avait été annoncé le 18 juin, les autorités mettant en avant le fait qu’Israël avait détourné le réseau à des fins militaires.
La fragile trêve entre l’Iran et Israël en vigueur mercredi est scrutée de près par l’un des grands voisins de Téhéran, la Turquie, qui a tenté de peser de tout son poids pour stopper un conflit lourd de menaces pour elle. Mardi soir, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est entretenu pour la troisième fois en 10 jours avec son homologue américain Donald Trump, cette fois en tête-à-tête en marge d’un sommet de l’Otan, après avoir enchaîné les appels avec les principaux dirigeants régionaux, le président iranien Massoud Pezeshkian et le président russe Vladimir Poutine.
Au lendemain d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, le bureau du ministère des Affaires étrangères Israël Katz a indiqué que le ministre avait enregistré la banque centrale iranienne, ainsi que d’autres banques de ce pays comme une«organisation terroriste.»Cette action se place«dans le cadre de la campagne plus large menée par Israël contre l’Iran», précise un communiqué des services d’Israël Katz.
Le chef de l’Etat fera avec Rafael Grossi un point sur«l’état du programme»iranien après les frappes israéliennes et américaines sur les principaux sites nucléaires du pays.«Suite aux frappes récentes contre le programme nucléaire iranien, ils évoqueront l’état du programme, les risques radiologiques, le rôle de l’Agence et les moyens d’assurer le plein respect des normes de non-prolifération», a précisé la présidence française.