Habituellement, la remise des prix d'Angoulême clôture une année de lectures à coups de bons points contestés ou célébrés durant une soirée de bamboche, dont la fine fleur de la bande dessinée repart avec les yeux rouges et /ou une grippe. Cette année, le cérémonial ouvre et clôt une édition repoussée à des jours meilleurs (en juin), et se tient devant un aréopage d'auteurs assurés de repartir les mains pleines puisque seuls les gagnants étaient conviés. Regrettable, une année où la parole des auteurs semblait essentielle, eux qui exaspérés menacent de boycotter l'édition de juin. Les spectateurs auront pu entendre Zanzim, coauteur de Peau d'homme, rappeler le gouvernement à ses responsabilités face à une profession qui s'enfonce dans la précarité. A mettre en écho avec les mots de Maurane Mazars, au sous-texte glaçant : «J'ai de la chance de travailler avec des bons éditeurs, des personnes humaines et décentes.»
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