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Droit de suite

Agression de Yuriy : neuf jeunes mis en examen

Les chefs de «tentative d’assassinat» et «complicité de tentative d’assassinat» ont notamment été retenus. Cinq personnes ont été placées en détention provisoire.
L'esplanade où a été agressé Yuriy le 15 janvier, dans le XVe arrondissement de Paris. (Photo Thomas Coex. AFP)
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publié le 30 janvier 2021 à 9h35
(mis à jour le 31 janvier 2021 à 10h01)

Cinq pour «tentative d'assassinat», un autre pour «complicité» de ce crime… En tout, neuf jeunes ont été mis en examen dans la soirée de samedi par un juge d'instruction dans l'enquête sur le passage à tabac de Yuriy, un adolescent de 15 ans, il y a deux semaines, dans le XVe arrondissement de Paris. Quatre mineurs et un majeur ont été mis en détention provisoire dans la nuit. Les quatre autres ont été placés sous contrôle judiciaire.

Samedi, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire et demandé la mise en examen de ces neuf jeunes. Ils sont soupçonnés d'être impliqués à des degrés divers. Outre la tentative d'assassinat, certains ont été mis en examen pour «participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime ou vol avec violence ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours».

Jeudi et vendredi, onze mineurs au total, âgés de 15 à 17 ans, et un majeur, âgé de 18 ans, majoritairement domiciliés à Vanves (Hauts-de-Seine), avaient été placés en garde à vue. Quatre qui s'étaient «spontanément présentés aux services de police» selon le procureur de Paris, Rémy Heitz. Trois ont été relâchés sans poursuites à ce stade. «Ils sont soupçonnés d'avoir constitué un groupe afin de préparer une action collective violente à l'égard d'un autre groupe de personnes en réaction à une précédente rixe» le 10 janvier, dans le XVarrondissement, qui fait elle-même l'objet d'une enquête distincte, a précisé le procureur de Paris, vendredi, dans un communiqué.

Renforcement de la stratégie anti-rixes

Collégien âgé de 15 ans, Yuriy avait été conduit à l'hôpital dans un état grave après avoir été roué de coups dans la soirée du 15 janvier. Il se trouvait alors avec des amis sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d'un centre commercial du XVarrondissement, un quartier aisé de la capitale.

La diffusion sur les réseaux sociaux le 22 janvier d'une vingtaine de secondes d'images de son agression avait suscité un vif émoi, au sein de la classe politique comme chez des célébrités. On y voit une dizaine de jeunes en tenue de sport et blouson à capuche s'acharnant à coups de pied et de battes, ou de bâtons, sur une personne au sol, avant de l'abandonner. Selon une source proche du dossier, Yuriy avait «un tournevis dans sa poche» lors de son agression.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait dénoncé «une attaque d'une sauvagerie inouïe», tandis que plusieurs célébrités, dont le footballeur Antoine Griezmann et l'acteur Omar Sy, s'étaient émues du sort de Yuriy et lui ont apporté leur soutien. L'Elysée avait annoncé, le 24 janvier, avoir eu «un échange» avec la mère de Yuriy, Nataliya Kruchenyk, par ailleurs accusée de travail illégal dans une autre affaire, d'après des révélations de Libération.

Vendredi, la mairie de Paris, la préfecture de police, le rectorat et le parquet de Paris ont annoncé dans un communiqué commun un prochain renforcement de la stratégie anti-rixes, via une coopération avec les communes limitrophes et une augmentation du nombre de médiateurs.