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Optimisme

Dans ses vœux, Macron appelle les Français à rester un «peuple uni»

Le chef de l’État s’est exprimé ce jeudi soir, lors des traditionnels vœux aux Français. Délivrant un message d’espoir, Emmanuel Macron a appelé à «être fiers» et à «regarder devant nous», après une année marquée par la crise sanitaire du Covid-19.
Lors d'une allocution télévisée du Président, en juin (Denis ALLARD/Photo Denis Allard pour Libération)
publié le 31 décembre 2020 à 20h12
(mis à jour le 31 décembre 2020 à 21h12)

Jamais peut-être la parole présidentielle n’avait été aussi fréquente qu’en 2020, inédite, crise sanitaire oblige. Pour la neuvième fois en douze mois, Emmanuel Macron s’est donc adressé aux Français ce jeudi soir. Respectant la tradition républicaine, il a adressé ses vœux à ses «chers compatriotes» pour clôturer cette année bouleversée. «L’année 2020 s’achève comme elle s’est déroulée, par des efforts et des restrictions», a débuté le chef de l’Etat, en cette soirée de Saint-Sylvestre sous couvre-feu.

Crise sanitaire et plus de 64 000 morts, choc économique, menace terroriste et défi environnemental : l'année a été éprouvante pour le pays. L'allocution se devait d'être «empathique et proche des Français, concrète», glissait-on dans la journée à l'Elysée.

Un message d’espoir

En ce soir de réveillon, le chef de l'Etat a d'abord tenu à délivrer un message d'espoir, un mot qu'il a répété à de nombreuses reprises pendant ses douze minutes d'allocution télévisée, prononcée depuis un fauteuil de l'Elysée installé près d'un feu de cheminée que l'on entendait crépiter. «Notre plus grande fierté, ce sont les Françaises et les Français, c'est vous», a assuré Emmanuel Macron. Et d'évoquer Marie-Corentine, infirmière de 24 ans, Jean-Luc, chauffeur-éboueur en Guyane, Rosalie, ou Mehdi, professeur à Marseille. «Tous ces prénoms, ces visages sont ceux de votre sœur, de votre voisin, de vos amis, de ces milliers d'anonymes qui, engagés et solidaires, ont tenu notre pays dans l'épreuve», a salué Emmanuel Macron. Tous ces visages sont ceux de l'espérance. Ceux de la France».

Un «espoir» qui, ces derniers jours, rime aussi avec vaccin. La campagne de vaccination a officiellement débuté dimanche dernier. Depuis, les critiques ont afflué, face à des débuts plus que balbutiants. Juste avant les vœux présidentiels, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait tenté de désamorcer la polémique en annonçant la mise de centres de vaccination en centres-villes et l'accélération de la vaccination des soignants dès lundi prochain.

«Je ne laisserai personne jouer avec la sûreté et les bonnes conditions encadrées par nos scientifiques, a rappelé fermement le président. Je ne laisserai pas davantage, pour de mauvaises raisons, une lenteur injustifiée s'installer : chaque Français qui le souhaite doit pouvoir se faire vacciner.»

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«Nous avons fait les bons choix au bon moment»

Comme une entorse à sa pratique verticale du pouvoir et à la règle de la «parole rare», Emmanuel Macron est intervenu à chaque moment-clé de l'épidémie depuis le printemps. Du «Nous sommes en guerre» (16 mars) à l'absence de «solutions magiques» (28 octobre), en passant par les «jours heureux» (13 avril) et le «nouveau chemin» (14 juin), le chef de l'Etat a parlé, souvent. Au risque parfois de se voir reprocher des erreurs de communication.

Les mois passés ont été émaillés de critiques quant à la gestion de la crise sanitaire : manque de masque et d'équipements pour les soignants, défaut d'anticipation sur les tests de dépistage, prise de décision trop centralisée… Plusieurs fois, l'exécutif a semblé chercher une boussole pour s'orienter dans une dépression en tous points inconnue et imprévisible. A ces critiques, Emmanuel Macron a répondu lors de son allocution que les «bons choix» avaient été faits au «bon moment». Fermez le ban.

Préparer la «France de 2030»

«Cette épreuve historique a aussi révélé la solidité de notre Nation», a dit Emmanuel Macron. Lui-même atteint par le virus à la mi-décembre, il était apparu dans une vidéo les traits tirés, le visage fatigué. «Nous devons être vigilants, nous devons prendre soin les uns des autres», avait-il averti.

A travers ses vœux, le président a aussi souhaité montrer que le quinquennat n'était pas terminé et que des priorités devaient être fixées. Parmi les «défis à venir», la lutte contre le réchauffement climatique, l'engagement en faveur de la jeunesse, ou contre les inégalités et les discriminations. «Nous n'ajouterons pas au coût de la crise celui de l'inaction», assure ainsi le Président, qui a eu également quelques mots sur l'Europe : «Notre destin est d'abord en Europe», a-t-il ainsi assuré, rappelant que, malgré le Brexit qui devient total dès jeudi soir minuit, le Royaume-Uni restait un «ami» et un «allié».

L’an dernier, le chef de l’Etat s’était adressé aux Français debout depuis l’Elysée, soulignant les «émotions intenses» de l’année écoulée et les «grands déchirements.» Ceux-là n’ont pas disparu. «Restons ce peuple uni, solidaire, a ainsi demandé le chef de l’Etat. Soyons fiers, fiers de nous, les Français, la France». A un peu plus d’un an de la prochaine élection présidentielle, il a – surtout – fermement annoncé son intention de préparer la «France de 2030».