Dans le trombinoscope de la crise Covid, il y a les figures imposées, le ministre de la Santé, Olivier Véran, ou le directeur général de la santé, Jérôme Salomon. Il y a aussi les seconds rôles immanquables, visages apparus durant la première vague, toujours à la manœuvre pour contrer la seconde. Le patron de l'agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, Aurélien Rousseau, est de ceux-là. «L'Ile-de-France totalise 45 % des malades Covid du pays, c'est un sujet, explique le pilote en chef du système sanitaire francilien, il y aussi une question de force de frappe : on a l'expérience de la première vague.» La méthode donc. Mais pas l'art divinatoire.
Ce lundi 2 novembre, quand il pénètre dans la salle de crise du siège de l'ARS d'Ile-de-France, Aurélien Rousseau se prépare justement à un délicat numéro d'équilibriste : admettre avoir pêché par pessimisme, tout en étant légitime à le rester. A ses directeurs opérationnels répartis masqués autour de lui ou délégués départementaux présents par visioconférence, le haut fonctionnaire livre d'abord une bonne nouvelle : «L'élément du week-end, c'est que la trajectoire sur l'hospitalisation en réanimation et en médecine conventionnelle n'est pas tout à fait celle anticipée, décrit-il, o n est à 930 patients en réanimation ce matin, en-deçà de la prévision qu'on avait faite sur la base des modèles de l'Institut Pasteur, mais ça tape fort sur la médecine.» Autour des tables en U, on mesur