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Covid

Des universités déjà connectées aux clusters

La ministre de l’Enseignement supérieur a appelé mardi à privilégier le présentiel pour les nouveaux étudiants.
Jean Castex à l'université Paris-Saclay, le 7 septembre. (MARTIN BUREAU/Photo Martin Bureau. AFP)
publié le 15 septembre 2020 à 18h31

Mardi, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, faisait sa conférence de rentrée en plein air. Pendant ce temps, des centaines d’étudiants rentraient déjà chez eux, après la détection de cas de Covid-19 dans leur promo. Les universités d’Amiens, Rennes-I, Nice, Poitiers, Bordeaux, les campus de Sciences-Po à Reims et à Lille, l’Ecole des mines de Nancy, l’Ecole centrale à Lyon : une dizaine de clusters ont déjà été recensés, alors que la rentrée n’a pas commencé dans tous les cursus. Et que la ministre a appelé à privilégier le présentiel, surtout pour les arrivants du lycée qui débarquent dans un nouveau système.

Néobacheliers

Une recommandation risquant de multiplier les foyers épidémiques ? D'autant que cette année, les étudiants seront plus nombreux que la normale. Près de 36 000 néobacheliers supplémentaires par rapport à ceux de l'an passé vont rejoindre une formation dans le supérieur. Soit 6,8 % de plus qu'en 2019, lorsque 2,73 millions d'élèves s'étaient inscrits. Les statistiques démographiques avaient prévu un sursaut en 2020, mais pas le taux de réussite record du dernier baccalauréat (95,7 % après le rattrapage), délivré avec plus d'indulgence en raison du confinement. L'Etat a donc dû ouvrir 21 500 places additionnelles, contre 10 000 initialement prévues. «A ce jour, un peu plus de 3 000 bacheliers, venant plutôt du bac professionnel, cherchent encore leur place dans l'enseignement supérieur. Nous trouverons une solution pour chacun, c'est un travail de dentelle», a assuré Frédérique Vidal, mentionnant l'aide à la mobilité que peuvent réclamer les boursiers acceptant une formation en dehors de leur académie : 500 euros pour les néobacheliers et 1 000 euros pour ceux qui entrent en master. Un optimisme qui tranche avec la position de la Fage. Dans un communiqué, la première organisation étudiante dénonce «le manque criant de places dans les universités» et indique que sa plateforme «SOS Parcoursup» enregistre «toujours plus de personnes sans affectation».

Plutôt que de rejoindre une fac nationale, les étudiants sont aussi incités à rejoindre l'un des 33 «campus connectés». Dans un local mis à disposition par une collectivité, ils suivent leur licence ou leur master à distance, avec un tuteur collectif ou individuel. En 2019, les treize universités décentralisées n'ont accueilli que 170 étudiants. Le ministère vise une centaine de facs connectées pour la rentrée… 2022.

Hybrides

Le «distanciel», un bon moyen de désengorger les amphis ? «Il ne faut pas basculer vers un tout-numérique en niant la dimension humaine et sociale de l'enseignement supérieur», insiste la ministre, qui mise sur des formations hybrides. L'Etat a débloqué 35 millions d'euros, en plus des 21 déjà sortis cet été. Une enveloppe bien mince pour des universités notoirement sous-financées. Elle est censée aider à former les enseignants aux outils informatiques et à la scénarisation des cours, ou encore à acheter de nouveaux équipements.