Cela s'appelle un effet boomerang. Alors que, aiguillonnées mardi par le Premier ministre, plusieurs dizaines de villes, dont Paris et Marseille, ont étendu ce week-end l'obligation de circuler dans les rues masqué, le corps médical hausse le ton. Imposer le port du masque à l'air libre sans le rendre obligatoire dans l'entreprise, lieu identifié de contamination ? «C'est incohérent, irrationnel, dénonce le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses de la Pitié-Salpêtrière. Personne n'y comprend rien : le virus se transmet avant tout dans les lieux fermés, mal aérés. Ce type de décision ne fait qu'alimenter le complotisme et brouiller le nécessaire message de prévention.» Arguant que «le risque d'être contaminé est vingt fois plus important en intérieur qu'à l'extérieur», il est rejoint par nombre de ses collègues qui exigent une «réponse adaptée» à l'actuelle poussée de l'épidémie (3 015 contaminations de plus en vingt-quatre heures dimanche). A commencer par le port systématique du masque dans «tous les lieux clos publics et privés», recommandation aussi martelée samedi par le Haut Conseil français de la santé publique.
Sous pression, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, s'est engagée à faire mardi des propositions aux partenaires sociaux pour renforcer les règles sanitaires au travail «d'ici fin août». Pas question pour autant d'entraver exagérément le fonctionnement des entreprises, et partan