Bouton Lire dans l'app Lire dans l'app
Décryptage

Entreprises : les masques bientôt aux avant-postes

Article réservé aux abonnés
Le gouvernement envisage de rendre obligatoire le port du masque sur le lieu de travail, importante source de propagation du Covid-19. Saluée par les médecins, la mesure ne suffirait pas à éviter les contaminations entre collègues.
Sur l’esplanade de la Défense, près de Paris, fin mai. (Photo Hervé Boutet. Divergence)
publié le 16 août 2020 à 18h41
(mis à jour le 16 août 2020 à 20h41)

Cela s'appelle un effet boomerang. Alors que, aiguillonnées mardi par le Premier ministre, plusieurs dizaines de villes, dont Paris et Marseille, ont étendu ce week-end l'obligation de circuler dans les rues masqué, le corps médical hausse le ton. Imposer le port du masque à l'air libre sans le rendre obligatoire dans l'entreprise, lieu identifié de contamination ? «C'est incohérent, irrationnel, dénonce le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses de la Pitié-Salpêtrière. Personne n'y comprend rien : le virus se transmet avant tout dans les lieux fermés, mal aérés. Ce type de décision ne fait qu'alimenter le complotisme et brouiller le nécessaire message de prévention.» Arguant que «le risque d'être contaminé est vingt fois plus important en intérieur qu'à l'extérieur», il est rejoint par nombre de ses collègues qui exigent une «réponse adaptée» à l'actuelle poussée de l'épidémie (3 015 contaminations de plus en vingt-quatre heures dimanche). A commencer par le port systématique du masque dans «tous les lieux clos publics et privés», recommandation aussi martelée samedi par le Haut Conseil français de la santé publique.

Sous pression, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, s'est engagée à faire mardi des propositions aux partenaires sociaux pour renforcer les règles sanitaires au travail «d'ici fin août». Pas question pour autant d'entraver exagérément le fonctionnement des entreprises, et partan