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Éditorial

Agir

publié le 2 août 2020 à 17h46
(mis à jour le 2 août 2020 à 19h46)

Les grincheux ou les climatosceptiques diront que le sujet de la sécheresse revient tous les étés, rien de nouveau sous la canicule. Peut-être, mais le phénomène semble s’aggraver chaque année davantage, c’est bien là le drame. Pour l’heure, le problème est préoccupant mais il reste gérable. Il met en difficulté certains agriculteurs ou industriels privés de leur fameux or bleu et expose dangereusement les pompiers lancés dans une course contre la montre pour stopper les incendies favorisés par l’aridité des sols, on l’a vu ces derniers jours en différents endroits du sud de la France. Mais qu’en sera-t-il dans quelques décennies quand les glaciers auront disparu et que certains fleuves auront perdu leur source, quand l’abus de pesticides aura rendu nombre de points d’eau potable inutilisables ? Une guerre de l’eau, pas moins. Des agriculteurs ou de simples usagers risquent un jour d’en venir aux mains pour s’approprier tel ou tel captage d’eau devenu vital. Des régions entières pourraient se soulever pour protester contre un barrage ou un détournement de source. La plupart des experts interrogés dans ces pages n’hésitent pas à le prédire, et ce ne sont pas des auteurs de science-fiction. La bonne nouvelle, c’est que l’on peut sans doute encore agir pour éviter d’en arriver à cette extrémité ou du moins ralentir au maximum le processus. Ce sont de simples choix de société. Il faut passer au crible les pratiques et les revoir en conséquence, privilégier au maximum l’irrigation par exemple. Revoir les types de plantation (sus au maïs assoiffé d’eau !) et peut-être les tarifications afin que celles-ci deviennent dissuasives. Après nous le déluge ? Non, après nous les sols carbonisés. Est-ce vraiment ce que nous souhaitons transmettre aux générations futures ?