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Alitalia, sauvée par Rome

publié le 30 juillet 2020 à 18h16

Alors que les compagnies aériennes cumulent les suppressions de postes, faillites et plans de sauvetage un peu partout autour du globe, l’Italie a déjà opté pour une nationalisation d’Alitalia. En difficulté depuis des années, la compagnie transalpine subit de plein fouet les conséquences du coronavirus. Pour lui éviter la faillite, l’Etat italien a acté sa renationalisation le 29 juin. Devenue Alitalia-Tai, elle disposera d’un budget de trois milliards d’euros. Depuis sa création en 1946, la société a traversé de nombreuses turbulences (un sauvetage par Air France-KLM a même été un temps envisagé), la menant à cette ultime intervention des pouvoirs publics. Confrontée à la concurrence effrénée des low-cost sur les petit-courriers, et sous-dimensionnée pour rivaliser avec les grandes compagnies nationales, Alitalia perdait avant la crise sanitaire environ 300 millions d’euros par an. La compagnie n’a transporté que 22 millions de passagers en 2018, contre 91 millions pour Easyjet et 142 millions pour Ryanair. Et faute de repreneurs, elle était sous tutelle administrative depuis trois ans, après un rejet par les salariés d’un plan de restructuration prévoyant 1 700 suppressions de postes. Depuis sa privatisation en 2008, le gouvernement renflouait ses caisses. Le dernier prêt alloué, de 400 millions d’euros, date de décembre, et faisait suite à un autre prêt de 900 millions à peine deux ans plus tôt. En 2019, la société nationale des chemins de fer Ferrovie dello Stato (FS), avait tenté de constituer un consortium pour sauver Alitalia. Sans succès. Ce qui a conduit à la renationalisation pure et simple d’Alitalia, faute d’autre option.