Le 15 septembre 2017. L’automne approche mais à Nîmes, l’été travaille encore un peu. La préfecture du Gard est en fête : c’est la feria des vendanges. Toute la jeunesse du coin s’est donné rendez-vous. Gouttes de sangria sur pierres romaines : les rues sont en ébullition et, aux abords des arènes, l’alcool coule à flots. Etudiante à Montpellier, Lucie (1) est venue avec son petit copain et une amie, Emma (1). Encartée à l’UNI, syndicat étudiant de droite, et aux Jeunes Républicains de l’Hérault, Lucie, 21 ans, a été invitée à la soirée organisée par Aurane Reihanian, le président des «Jeunes avec Wauquiez», rassemblement créé à l’occasion de la campagne pour la présidence du parti Les Républicains. Ce soir-là, outre les vendanges, on fête le lancement de la section gardoise du mouvement. La Noche, bar situé en plein centre historique, a été en partie privatisé pour l’occasion.
Une trentaine de jeunes gens s’amusent. On aperçoit Anthony Chaze, référent des Jeunes Républicains du Gard. Et un visage qui, dans les mois à venir, acquerra une petite notoriété : celui, émacié, d’Erik Tegnér. La soirée débute. L’ambiance est bonne. Aurane Reihanian, 24 ans à l’époque, est vêtu comme souvent d’une marinière. Il boit. Il sourit. Il fait des selfies. Dans sa veste jaune, cheveux blonds, Lucie rayonne. La soirée s’y prête. Elle n’est ici qu’avec des gens liés de près ou de loin à son parti. Elle se sent en confiance.
«Je l’ai frappé et il m’a lâchée»
Le temps avance. Très vite, une autre soirée s'organise. Aurane Reihani