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Les amants (1/6)

Marie Walewska et Napoléon, dans de beaux drapeaux

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Discrètes ou scandaleuses, ces relations hors mariage ont marqué l’histoire. Aujourd’hui, comment, ivre d’amour et de patrie, la comtesse donna un fils à l’Empereur.
Portrait de Marie Walewska (vers 1800) par Robert Lefebure. (Photo Hulton Archives)
publié le 24 juillet 2020 à 15h21

Son cœur repose au cimetière du Père-Lachaise dans le caveau des d’Ornano, son corps menu et gracieux en Pologne, dans la tombe familiale à Kiernozia. Comme la comtesse Marie Walewska le voulait. Marie vit le jour le 7 décembre 1786 dans le manoir familial. Une jolie enfant - née Laczynska, une famille ancienne de la noblesse polonaise - qui aurait dû avoir une destinée banale, comme bien des femmes de son milieu et de sa génération : un mari, de l’argent, des enfants, un amant ou deux comme ça, pour faire passer le vieil époux. Marie a eu tout ça, mais sa très courte vie a été foudroyée par une histoire d’amour et de patriotisme éperdus au côté de Napoléon, qui a perduré jusqu’à sa mort, à 31 ans.

Transe

Reprenons le fil doré de la vie de la jeune Marie : sa mère, Eva, perd tôt son héros militaire de mari dans l’insurrection de la Pologne contre la dominante Russie. Sept enfants, élevés dans une ferveur patriotique avec un sens du devoir exacerbé - qui va tourner chez Marie en quasi-mysticisme et dévotion corps et âme pour sa Pologne libre. Son foyer est très francophile, comme il va de soi dans la Pologne cultivée. Son précepteur ? Un certain Nicolas Chopin, père de, qui va lui donner l’amour et une relative connaissance de la culture française. Ce qui tombe bien vu le célèbre amant qui l’attend sans le savoir, occupé qu’il est à conquérir le monde et à sauver la Pologne.

Au couvent où elle est élevée ensuite, ses compagnes et elle, en ravissantes robes de mousseline blanche, rêven